Deux jours dans la nature de Miquelon !
07/07/18 : J’ai beau avoir 34 ans et être né dans l’archipel, je dois bien avouer ma méconnaissance des îles de Miquelon et de Langlade. Lorsque j’étais plus jeune, c’est en métropole que j’ai passé une grande partie de mes étés. Il a fallu que j’attende l’adolescence pour commencer à découvrir ces deux coins de paradis situés à quelques encablures de Saint-Pierre. Depuis mon retour en 2018, j’essaie de profiter régulièrement de la richesse de la biodiversité présente dans l’archipel.
La création peu de temps après mon arrivée de l’agence d’excursion Escapade Insulaire a donc forcément suscité mon intérêt. Son fondateur Gilles Gloaguen est un jeune passionné par la faune et la flore de l’archipel. J’adore concilier la randonnée et la photographie, si en plus je peux bénéficier d’explications pointues sur la nature qui m’entoure, c’est le summum ! Pour des raisons de calendrier, j’ai jeté mon dévolu sur le trek de deux jours à Miquelon (voir plus d’infos ici), celui de Langlade n’étant pas compatible avec mon voyage en métropole courant août. Un choix que je n’ai pas regretté !
Le réveil sonne dès 07h00 ce matin-là me faisant regretter d’être allé à un anniversaire hier soir ! Le sac entamé la veille est bouclé à toute vitesse. Je file ensuite au quai de la Poste, le ferry pour Miquelon part à 09h00. Le temps est au beau fixe malgré un vent qui souffle avec des rafales à 30 nœuds. La traversée est vraiment agréable, je ne vois même pas passer les 1h30 de trajet. Je suis le 1er à rejoindre Gilles, rapidement suivi par 4 autres personnes. Nous ne trainons pas à Miquelon, direction le lieu dit des Buttes dégarnies, au Sud-Ouest de l’île.
Depuis le parking de la mère Durand, il faut 20 minutes environ pour atteindre les hauteurs des Buttes dégarnies. La vue sur le Grand Barachois et Langlade que l’on aperçoit au loin est magnifique. Nous continuons à marcher encore une demi-heure, puis il est grand temps de faire la pause déjeuner. Un septuagénaire originaire de Nouvelle-Écosse sortant de nulle part vient troubler notre repas à la recherche de conseils. C’est assez rare de voir des étrangers venir dans l’archipel pour du tourisme nature, c’est encourageant pour l’essor de ce secteur !
Le repas terminé, nous reprenons la marche en direction des plaines de Bellevue composées en grande partie de tourbières. Le lac aux canards situés à quelques pas n’usurpe pas son nom, un couple de palmipèdes y nage tranquillement. Une odeur très agréable typique de la période estivale émane des arbres résineux. L’archipel de Saint-Pierre et Miquelon abrite la seule forêt boréale de France. Malheureusement, elle est aujourd’hui en danger en raison de nombreux facteurs : conditions météorologiques difficiles, attaques de diprion, prélèvements de bois, pression des herbivores…
Chaque plante ou fleur que nous croisons est l’occasion pour Gilles de nous transmettre son savoir. Le temps agréable et les paysages bucoliques nous font avancer sans hâte, profitant de l’instant présent. Nous apercevons à l’horizon la côte Est de Miquelon et le morne de Bellevue. La mousse spongieuse très présente par endroits nous ralentit, il nous faut une bonne demi-heure pour rallier le belvédère tant convoité. La vue au sommet du morne valait bien quelques efforts !
Nous continuons ensuite vers la dernière étape de la journée, le Cap Vert. Le chemin longeant le rivage est très plaisant. Le lieu du campement est situé juste à côté d’un bois minuscule. Gilles a déjà déposé la veille tout le matériel de bivouac nous permettant de ne pas avoir à le transporter pendant les deux jours. Elle est pas belle la vie ! Une fois les tentes installées, c’est l’heure de préparer le repas. Même si je ne suis pas végétarien, le plat concocté par Gilles est vraiment bon ! La soirée se poursuit autour du traditionnel feu de camp. Cette 1ère journée a tenu toutes ses promesses !
A la conquête du morne de la Grande Montagne
08/07/18 : Le temps ce matin est plus voilé que la veille, mais le vent est tombé, des conditions idéales pour marcher. Un couple de terre-neuviens accompagnés d’une amie de Vancouver passent à proximité du campement. Encore une illustration de l’attractivité grandissante de l’archipel ! Nous reprenons la marche vers 09h00 en direction de l’anse de Belliveau. Quelques résidences secondaires rappellent la présence de l’homme en ces lieux. De nombreux cabestans se tiennent prêts à hisser les bateaux hors de l’eau. Le voile nuageux donne une atmosphère particulière, presque mystérieuse !
Encore une centaine de mètres le long du rivage puis nous bifurquons au niveau du Ruisseau à Sylvain. Une passerelle en bois permet de traverser le ruisseau les pieds au sec. Nous prenons rapidement de la hauteur pour atteindre un belvédère dévoilant une vue magnifique sur Miquelon. Cette partie grimpe un peu mais reste largement accessible pour la majorité des personnes en bonne condition physique. Un comparse de randonnée s’imagine déjà conquérir les plus grands espaces du haut de son piédestal ! Nous faisons la pause déjeuner peu après, là encore la part belle est faite aux produits d’origine végétale.
Il est ensuite grand temps d’aller se frotter au géant de l’archipel, le morne de la Grande Montagne ! Bon, en fait elle n’a de grand que le nom cette montagne du haut de ses 240m. Malgré tout, ça reste le point culminant de l’archipel et je n’y suis jamais allé, deux arguments solides m’ayant donné envie de faire ce trek. Je m’élance en premier vers le sommet qui pointe son pic à l’horizon. C’est sûr que je suis loin des sensations éprouvées lors de l’ascension du sommet Huayna Potosi (voir article ici) à plus de 6000m d’altitude, mais la montée reste agréable !
Après avoir amplement profité du panorama, nous nous remettons en route en direction du chemin des bœufs, occasion de faire une pause botanique à l’observatoire tout de bois vêtu, puis jusqu’au parking de Mirande, terminus de notre périple. C’est un bus scolaire orange qui vient nous récupérer en milieu d’après-midi pour un trajet d’à peine 20 minutes jusqu’à Miquelon. Il nous reste une petite heure à tuer en attendant le départ du bateau. Quoi de mieux que la Maison de la Nature et de l’Environnement (plus d’infos ici) pour passer le temps !
Après un trajet en ferry sans encombre, je suis de retour chez moi vers 20h00. Ce trek était excellent, tant pour les paysages découverts que les précieux apports de Gilles sur la biodiversité locale, sans aucun doute une expérience à renouveler !
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