A la découverte de Cuzco et ses alentours !
12/07/17 : Un paramètre que nous n’avions pas anticipé avant notre arrivée à Cuzco est la grève des enseignants qui sévit à ce moment là. Et croyez-moi, une grève au Pérou, c’est autre chose qu’en France ! En effet, les grévistes installent des barrages sur les principaux axes routiers et gare aux malheureux qui tenteraient de s’y aventurer. Voilà pourquoi nous sommes obligés de nous lever à 05h30 du matin afin d’éviter les barricades. Le séjour commence bien !
Dès 06h00, nous sommes sur le pied de guerre pour partir, accompagnés de notre guide Criss, sur les hauteurs de la ville à la découverte des principaux sites archéologiques de Cuzco. La 1ère étape de la matinée est le site de Tambomachay, un temple dédié à l’eau. On y retrouve la dualité de la lune et du soleil à travers le canal d’irrigation qui se divise en deux parties. Les niches disposées de part et d’autre servaient de réceptacles pour les idoles d’or et d’argent.
Nous poursuivons à pieds, notre chauffeur ayant repris la route de Cuzco de peur d’être bloqué toute la journée aux abords de la ville. Le 2ème site sur notre itinéraire est Puca Pucará, une ancienne forteresse militaire inca qui domine la ville de Cuzco. Son nom signifie « forteresse rouge » en quechua en raison de la teinte rouge dont se parent les pierres au coucher du soleil.
La balade est plaisante à cette heure matinale et nous permet de croiser des locaux vaquant à leurs occupations. Les maisons que nous longeons sur la route sont décorées avec des symboles andins. On y retrouve notamment la croix andine ou Chacana en quechua (plus d’infos ici). De nombreux sites archéologiques secondaires jalonnent la promenade. Nous avons même l’occasion de soudoyer un garde pour visiter une grotte normalement fermée au public. On n’est pas français pour rien !
Nous reprenons la route vers le site de Q’enqo, ce qui signifie « zig-zag » en quechua. Le site est constitué d’un énorme rocher calcaire criblé de niches, de tunnels et d’escaliers. Il est possible de discerner un puma, un condor et un lama en observant les sculptures. Enfin, il paraît ! Les paysages sur les alentours laissent entrevoir d’un côté la ville de Cuzco, et de l’autre un site archéologique gigantesque. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises !
La dernière étape de la matinée est Sacsayhuamán (« faucon satisfait » en quechua), un immense ensemble de ruines. Certaines pierres qui composent le site pèsent plus de 300 tonnes. La façon dont les incas ont déplacé ces mastodontes demeure encore à ce jour un mystère. Nous sommes accueillis par un escadron de policiers déployé pour éviter les intrusions de grévistes en colère. La vue du sommet des ruines sur la ville de Cuzco est grandiose et rappelle un peu La Paz avec ses quartiers à flanc de collines.
Il est ensuite temps de rentrer à Cuzco pour le déjeuner. Une halte chez un luthier nous permet de découvrir les flutes traditionnelles andines. Morgane qui joue pourtant de la flute a bien du mal à en sortir un son ! Après un apéro dans la cour de l’hôtel, on jette notre dévolu sur un petit resto de quartier. La cuisine n’y est pas fabuleuse, mais le petit garçon du propriétaire assure le spectacle en se dandinant sur de la musique péruvienne.
Une petite marche digestive vers le centre-ville est la bienvenue après le repas. La plupart des bâtiments sont blancs avec des volets bleus, ce qui rend la ville très lumineuse. Un écriteau sur un parterre de fleurs demandant de ne pas uriner dessus rappelle les mauvaises habitudes des occidentaux saouls ! On croise sur la route une multitude de femmes en tenues folkloriques toujours affublées de leurs fidèles alpagas. Mon père ne peut d’ailleurs pas s’empêcher de monnayer des photos.
Nous rejoignons Criss à l’entrée du Qorikancha (« cour d’or » en quechua), des ruines incas qui constituent le socle de l’église coloniale et du couvent de Santo Domingo. Le site actuel offre un curieux mélange d’architecture inca et coloniale. La cour est immense et les arcades agrémentées de toiles retraçant la vie de Santo Domingo. On poursuit la visite par la Cathédrale de Cuzco qui est vraiment splendide, flanquée à sa droite par l’Iglesia del Triunfo et à sa gauche par l’Iglesia de Jesus Maria !
On finit la journée à proximité de notre hôtel, épuisés par ce marathon archéologique ! Après l’apéro réglementaire, on termine dans un petit restaurant végétarien situé dans la rue Siete Angelitos. Bien que le service ne soit pas rapide, le résultat vaut clairement l’attente. Le réveil étant prévu à 04h00, on rentre aussitôt à l’hôtel pour préparer notre escapade au cœur de la Vallée Sacrée !
Sur la route explosive de Chinchero
13/07/17 : Le réveil sonne à 04h00 ce matin ! C’est le prix à payer pour éviter les barrages. Malheureusement, le 1er itinéraire que nous prenons se heurte à un peloton de grévistes regroupés autour d’un feu en plein milieu de la route. Demi-tour aussi sec à la recherche d’un passage plus sûr ! Notre chauffeur roule à vive allure en quête d’une brèche que l’on finit par trouver. Manque de pot, la route est fermée juste sous notre nez, ce qui n’altère pas la détermination de notre chauffeur qui sort pour déplacer lui-même les obstacles dressés sur la chaussée. Respect !
Après cette dose d’adrénaline, le reste du trajet jusqu’à Chinchero semble bien terne. Nous arrivons vers 05h30 chez Sonia où nous allons passer la nuit. Dès le petit déjeuner servi, nous partons faire une balade dans les alentours. Chinchero est un joli petit village andin qui respire l’authenticité. Dire qu’un projet de nouvel aéroport est prévu ici, c’est navrant ! On croise des maisons à moitié finies hérissées de tiges en métal, pas de doute on est en Amérique du Sud !
L’heure du déjeuner approche et avec elle une découverte des méthodes culinaires locales. Elle est suivie d’une démonstration de tissage par Sonia et sa mère. Le travail est minutieux et donne naissance à de magnifiques étoffes colorées. Direction ensuite la cuisine où nous aidons à préparer le repas. Notre labeur est troublé par les cris des cuys (du quechua Quwi, cobaye), une forme géante du cochon d’Inde, qui se délectent des épluchures de haricots. Mieux vaut ne pas s’en enticher, ils constituent un met de choix lors des grandes occasions !
Le temps d’une sieste et on repart se promener. Chinchero est située au cœur d’une vallée avec un panorama grandiose sur les sommets environnants. Sonia avec sa tenue pétante nous sert de modèle une bonne partie de l’après-midi, ce qui n’a pas l’air de lui déplaire !
Sonia nous abandonne à notre arrivée dans la vieille ville de Chinchero. Les rigoles omniprésentes au centre des ruelles rappellent la grande maitrise des techniques d’irrigation acquise par les incas. On se dirige vers la Iglesia Colonial de Chinchero dont l’entrée est richement ornée de peintures et de dorures. Le site est entouré par des ruines et des terrasses incas surplombées par des collines majestueuses !
Nous traversons le mercado de Chinchero sur le chemin du retour. Il semblerait qu’il soit très vivant au petit matin et fait partie des incontournables à voir dans le village. Après notre nuit mouvementée, pas question de faire de folies. Juste le temps de prendre notre repas et nous nous dirigeons tranquillement vers nos chambres respectives. Demain, de nouvelles découvertes nous attendent, la Vallée Sacrée n’a pas fini de nous surprendre !
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