En route pour San Gil et Barichara !
24/02/20 : Le café servi au petit déjeuner est infâme comme souvent en Colombie, un comble ! Enfin, la préoccupation du jour est de rallier San Gil et le plus rapidement possible, nous visons la visite de Barichara cet après-midi. Un chauffeur de bus nous convainc d’emprunter le trajet vers Arabuco (9000 COP 1h10), cette option étant plus courte (selon lui) que de redescendre à Tunja. La route via Arabuco vaut le détour, c’est une incursion dans la campagne profonde des environs. Finalement, notre chauffeur a pris soin de contacter avant le départ une autre compagnie de bus qui nous attend à Arabuco pour rejoindre ensuite San Gil (35 000 COP, 3h30), super timing !
Il est moins de 14h00 lorsque nous arrivons à San Gil. Nous prenons un taxi du terminal de bus vers l’hôtel Trip Monkey (54 000 COP les deux nuits). Le jeune colombien à la réception nous accueille très chaleureusement. Nous en profitons pour réserver notre excursion du lendemain, une descente en rafting (130 000 COP par personne). La chance nous sourit, un des employés de l’hôtel doit se rendre à Barichara cet après-midi, il propose de nous y emmener ! Il faut compter environ 45 minutes pour aller à Barichara de San Gil.
Barichara est considéré par certains en Colombie (sans doute les habitants du coin) comme le plus beau village du pays. Perché à 1300m d’altitude, environ 7000 habitants résident dans ce lieu unique. Magnifique cité coloniale, ses bâtiments blanchis à la chaux et ses ruelles pavées lui confèrent une identité singulière. En dialecte Guane, le nom de la ville signifie « endroit pour le repos », c’est plutôt bien trouvé ! Ce n’est pas étonnant que Barichara soit devenu un lieu prisé des producteurs pour leurs tournages.
La pause déjeuner a lieu à nouveau dans un boui-boui local, au menu empanadas et buñelos, des petites boules farcies à la pomme de terre et à la viande. Ensuite, direction le Parque principal qui fait office de place centrale. Située aux abords de la place, la cathédrale de la Inmaculada Concepción avec ses pierres dorées contraste avec la blancheur des bâtiments environnants. La voute de la cathédrale entièrement en bois apporte une touche particulière à l’édifice.
Nous poursuivons la balade vers le mirador de Barichara, situé à quelques encablures sur les hauteurs du village. Nous passons à proximité de la Capilla de Jésus, une charmante petite chapelle à proximité du cimetière dans lequel nous faisons une rapide incursion. La terre ocre présente par endroits magnifie les images capturées par mon appareil photo. La route pavée rejoignant le mirador est parsemée de fleurs aux couleurs vives. Un énorme rocher surplombant le vide permet de prendre une pose stoïque face à l’immensité des montagnes.
Nous repartons ensuite vers le centre-ville pour aller découvrir d’autres points d’intérêt. Nous croisons sur le trajet le bâtiment de la Fundación San Lorenzo, une papeterie gérée sous forme de coopérative par des mères célibataires, un vrai projet d’économie sociale et solidaire. Il est possible de participer à des ateliers de fabrication de papier. Prendre de la hauteur permet d’accéder à plusieurs points de vue remarquables, notamment celui donnant sur la cathédrale. Le Parque para las Artes et la Capilla Santa Barbara font partie également des lieux qui valent le détour.
Après deux bonnes heures de promenade, nous nous octroyons une bière sur la place principale. C’est dommage que nous soyons arrivés aussi tard, une activité incontournable de Barichara est le camino real, un chemin pavé de 9kms qui relie Barichara à Guané, un village tout aussi charmant. Enfin, il n’y a pas de regret à avoir, le ciel voilé empêche de profiter pleinement des paysages alentours. Nous prenons un bus vers 17h00 (5000 COP) pour rentrer à San Gil.
Sur les conseils du réceptionniste, nous jetons notre dévolu sur un restaurant de gastronomie locale, El meson del arriero. Ils proposent l’une des spécialités de Colombie, la bandeja paisa, un plat composé de bœuf, de riz, de haricots noirs, de bananes plantain frites, de chorizo, de boudin, d’avocat et d’un œuf, rien que ça ! La serveuse nous conseille de prendre la portion moyenne. Bien nous en a pris, la taille du plat est énorme !
Descente en rafting sur le Río Suarez
25/02/20 : L’autre raison qui m’a fait choisir cette destination est le rafting. San Gil est considérée comme la capitale colombienne des sports extrêmes, notamment pour ses rapides de classe 4 et 5. Nous avons rendez-vous dès 09h00 à la réception de l’hôtel où attendent également deux norvégiennes qui vont nous accompagner pendant la journée. C’est l’agence Exploradores Colombia qui gère l’excursion, un acteur reconnu dans la région pour son professionnalisme. Au bout d’une heure de route, nous sommes arrivés à Baraya, petit hameau situé le long du Río Fonce.
Après les consignes de sécurité de rigueur, nous commençons la descente d’abord sur le Río Fonce où le faible courant permet de mettre en pratique les gestes de sécurité. Certains doivent se jeter à l’eau pour tester les réflexes de leur binôme. Assez vite, nous rejoignons l’embouchure avec le Rio Suarez, le fleuve où se situe les rapides de classe 4 et 5. Le courant par endroits est très fort, l’adrénaline monte rapidement. Un rapide de classe 5 nous fait même chavirer à mi-parcours ! Après deux heures de descente, nous rejoignons la rive, synonyme de fin de l’aventure.
Une bière et un repas nous sont offerts pour nous remettre de nos émotions. C’était ma 1ère expérience en rafting et j’en garde un super souvenir. Le seul bémol vient de l’agence qui s’était engagée à mettre à disposition les vidéos et photos de la journée. Malgré une relance, je n’en ai toujours pas vues la couleur ! Nous passons le reste de l’après-midi à préparer nos sacs en prévision de notre départ vers Santa Marta en bus de nuit (70 000 COP, 12 heures) !
Mon attention est happée l’espace d’un instant par un magasin situé dans le terminal de bus. Il vend des hormigas culonas, littéralement fourmis à gros cul. C’est une spécialité de Barichara qui consiste à frire ou rôtir des fourmis géantes pour les manger entières ou en poudre. Selon la communauté Guane, elles auraient des vertus aphrodisiaques ! Comme souvent en voyage, je ne me risque pas à goûter ce mets d’exception…
Une journée en enfer !
26/02/20 : Cette journée aurait dû démarrer sous les meilleurs auspices, arrivée prévue à 08h30 à Santa Marta, hôtel avec piscine, détente… Mais ça, c’était en théorie ! Je me réveille vers 04h00 du matin dans le bus et force est de constater qu’il n’avance pas. Après un rapide coup d’œil sur Mapsme, je m’aperçois que nous avons parcouru à peine 200 kms sur le trajet prévu. Quelque chose ne tourne pas rond ! Dès le lever du jour, tous les passagers descendent du bus. Des glissements de terrain ont coupé la route sur plusieurs kilomètres, il va falloir marcher si nous voulons avoir une chance de rejoindre Santa Marta aujourd’hui !
Nous faisons la rencontre de Franck, un jeune colombien originaire de Bucaramanga, la capitale du Santander, distante de 30 kms environ. Il parle anglais couramment, une chance pour nous ! Bien dépités, nous entamons sous la pluie les 5 heures de route nécessaires pour rejoindre la ville. La 1ère partie se déroule plutôt bien malgré tout, puis nous arrivons à l’épicentre de la catastrophe naturelle : torrents de boue, pierres énormes charriées par la violence du courant, arbres centenaires déracinés… Bref, je n’avais jamais vécu ça en voyage, c’est stupéfiant !
Après 4 heures de marche, nous arrivons enfin au point de rendez-vous avec Diana, la sœur de Franck ! Heureusement que nous l’avons rencontré, ça aurait été une vraie galère sans lui. Ils nous amènent gentiment jusqu’au terminal de Bucaramanga. Nous sautons dans le 1er bus en partance pour Santa Marta. Sa destination finale étant Carthagène, il nous dépose vers 23h00 dans la station balnéaire de Ciénaga. Nous terminons le trajet en taxi (15000 COP par personne) jusqu’à notre hôtel, The Pelican Larry Hostel (85000 COP la nuit). Il est 0h30 lorsque nous nous autorisons une bière sur le toit terrasse. Demain, réveil de bonne heure, 4 jours de treks nous attendent jusqu’à la Ciudad Perdida.
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