Sur la route du Pérou et de la ville de Puno !
08/07/17 : Réveil matinal, mon bus en direction de Puno part à 09h00. Dernier petit déjeuner avec Pierre-Yves et il est temps de se dire au-revoir. Après 30 minutes environ, le bus arrive à la frontière avec le Pérou. C’est la 5ème frontière terrestre que je traverse, et là encore, aucun officier de l’immigration véreux. C’est dire si j’ai eu de la chance ! Une fois la frontière passée, je découvre des paysages qui sont relativement semblables à ceux de Bolivie.
Encore deux heures de route et les faubourgs de Puno se découvrent. Au-delà de l’excitation propre à l’arrivée dans un nouveau pays, je vais surtout retrouver mon père Claude et ma belle-mère Morgane. Professeur d’espagnol, elle a sauté sur l’occasion de venir pratiquer la langue dans un pays qui la fait rêver depuis longtemps. Une fois à la gare routière, je m’élance sur le chemin de l’hôtel. Comme d’habitude, mon GPS fait des siennes, je m’en remets aux locaux pour m’indiquer son emplacement.
Je finis par trouver l’auberge Posada Kusillos, un hébergement familial situé à quelques encablures du centre-ville. Je tombe rapidement nez-à-nez avec mon père et Morgane. Une fois l’émotion des retrouvailles passée, direction le centre-ville à la recherche d’un endroit où se restaurer. La plaza de Armas est surplombée par une magnifique cathédrale et le palais de justice d’un rouge pétant attire le regard. L’autre bâtiment qui ne laisse pas insensible est la Casa del Corregidor, une maison jaune canaris qui date du XVII ème siècle !
La Casa del Corregidor abrite également un café où nous décidons de faire halte pour manger. Bonne surprise, ils proposent des bières locales particulièrement bonnes, tout comme les lasagnes d’alpaga dont on se délecte. Après le repas, retour à l’auberge, le voyage de Saint-Pierre et Miquelon est un peu plus fatiguant que celui de Copacabana, sans parler du mal des montagnes qui se fait sentir. Passer du niveau de la mer à 3800 mètres d’altitude, ce n’est pas ce qui se fait de mieux niveau acclimatation.
Je profite de leur sieste pour rédiger l’article sur l’île de Chiloe, une étape mémorable de mon périple chilien. Cela me rappelle de bons souvenirs ! On repart en milieu d’après-midi histoire de flâner dans les ruelles de Puno. On tombe sur une processions comme on en voit beaucoup en Amérique du Sud. Je n’ai pas la moindre idée de la raison qui les amène à parader de la sorte, mais en tout cas, on doit bien avouer qu’ils ont le sens de la mise en scène !
Il est rapidement l’heure de prendre l’apéro. On s’arrête au Pacha Mixology rue Independencia, un bar qui ne paye pas de mine et qui est spécialisé dans les cocktails moléculaires. J’initie mon père et Morgane au Pisco Sour, le cocktail emblématique du Pérou et du Chili ! Après cette pause désaltérante, direction un resto à touristes, la flemme de tourner pendant 2 heures. Il est à peine 21h30 lorsqu’on rentre, mais compte-tenu de la journée intense qui nous attend le lendemain, c’est plus raisonnable !
A la rencontre des villages flottants et des îles du Lago Titicaca !
09/07/17 : Le réveil sonne dès 07h00, ce qui nous laisse une heure avant l’arrivée d’Olga, notre guide pour les deux prochains jours. Nous sommes tout juste prêts lorsque la sonnette retentit. Direction le port de Puno où nous embarquons sur un petit bateau avec un groupe de touristes. La 1ère étape sont les Islas Uros, des îles flottantes construites avec des roseaux appelés totoras. Le mode de vie de leurs habitants a peu évolué depuis l’époque préhispanique même si le tourisme de masse a tendance à le faire évoluer, en mal bien sûr !
Après la visite d’une île flottante où le chef du village nous explique le processus de construction des îles, on a droit à une balade sur un petit bateau également construit en roseau, puis la traditionnelle vente d’objets artisanaux. Les Islas Uros sont devenus la principale attraction touristique du lac Titicaca et ça se ressent ! Nous reprenons rapidement notre périple en direction de l’île de Amantani située à 2 heures de navigation au Nord.
Une fois sur l’île, nous empruntons un petit chemin qui monte doucement vers les collines avoisinantes. Nous allons passer la nuit chez la mère d’Olga qui vit encore ici. La montée plus abrupte et l’altitude faisant, mon père et Morgane doivent faire régulièrement des pauses. Le mal des montagnes ou soroche en quechua a encore frappé ! On arrive tout de même à bon port où nous attend un super repas concocté par la mère d’Olga. Ce n’est pas la peine de chercher de la viande, ils sont tous végétariens sur l’île !
Une fois le repas passé, c’est l’heure de la sieste avant de reprendre l’ascension jusqu’aux deux principaux sites archéologiques d’Amantani, la Pachamama (Terre Mère) et le Pachapapa (Terre Père). On se croirait dans les cités d’or ! Environ 300 mètres de dénivelé positif nous sépare de la Pachamama qui culmine tout de même à 4200 mètres d’altitude. Compte-tenu du temps nécessaire pour y monter, on décide d’y rester pour le coucher de soleil sur le lac et de faire l’impasse sur l’autre site.
Mon père et moi passons la soirée à parler politique avec Olga en buvant des bières. La conversation est compliquée sans notre interprète attitrée qui est clouée au lit à cause du soroche. Ici, les gens ont conservé un mode de vie simple, sans électricité, eau courante et chauffage. C’est une vie à la dure de notre point de vue, mais ça permet de relativiser nos tracas du quotidien. La quiétude de la nuit n’est pas troublée par les bruits des moteurs, il n’y a tout simplement pas de véhicules à Amantani !
En plein folklore péruvien !
10/07/17 : La nuit a été fraiche, avec une température inférieure à 0°C. Une fois le petit déjeuner avalé, il est temps de faire nos adieux à la mère d’Olga et de nous diriger vers l’embarcadère. La prochaine étape de notre voyage sur le lac Titicaca est l’île de Taquile. Avec 2200 habitants, elle est deux moins peuplée que Amantani. Le soleil est radieux et réchauffe rapidement l’atmosphère.
Mon père et Morgane sont ravis d’apprendre qu’une marche de 45 minutes sur un chemin pentu nous attend avant d’atteindre la place principale de Taquile. On rencontre à plusieurs endroits ces portails caractéristiques des îles du lac, avec leurs ornements en forme de têtes. On se retrouve rapidement à la traine du groupe, mais cela n’est pas problématique en soi, rien ne presse ! Une corde à linge en contrebas détonne avec ses vêtements de couleurs pétantes.
Après une halte à un stand de brochettes d’alpaga, nous arrivons sur la place principale qui étonne par sa taille relativement importante. Un conseil du village est en cours, les habitants se pressent à la porte de la grande salle où se prennent collectivement les décisions. Un mode de démocratie participative dont on ferait bien de s’inspirer… Les tenues des habitants sont particulièrement colorées, c’est un plaisir pour la photo et le début de la fin pour mon père qui commence à donner des pièces aux locaux pour les photographier !
Le temps d’une pause café sur la place, puis nous nous dirigeons vers le restaurant qui surplombe la ville. Je ne suis pas mécontent de trouver dans mon assiette une belle trucha du lac accompagnée de frites et d’une bière. La balade digestive vers l’embarcadère situé de l’autre côté de l’île tombe à point nommé. Le chemin est beaucoup plus abrupte dans la descente que celui emprunté pour rejoindre la place principale, les gens que nous croisons en train de grimper arborent une mine déconfite !
Ce séjour sur les îles du lac Titicaca a été très agréable. En cas de burn out, c’est un endroit de choix pour reprendre pied, aucune pollution numérique, lumineuse, aux particules fines,… Bref, un coin de paradis ! Autant dire que le retour dans le brouhaha de Puno contraste. Après avoir posé les sacs, direction le musée de la Coca qu’on finit par trouver non sans mal. Au final, le plus intéressant dans le musée n’est pas la partie dédiée à la coca, mais l’étage consacré aux costumes traditionnels. Séance essayage et fou rire garantis !
On finit la journée par une visite du marché couvert de Puno puis c’est l’heure fatidique de l’apéro. Retour au Pacha Mixology, notre nouveau repaire à Puno ! Cette 1ère étape du voyage a tenu toutes ses promesses et malgré le côté très touristique des Islas Uros, j’ai adoré les paysages et l’hospitalité des locaux. Demain, direction Cuzco ! Mais avant ça, une longue route jonchée de sites archéologiques et autres merveilles nous attend. Décidément, on ne s’ennuie pas au Pérou !