Deux jours pour arpenter le parc Tayrona !
02/03/20 : Réveil matinal pour changer, nous avons rendez-vous au club de plongée dès 07h40. Il est situé à Taganga, un petit village de pêcheurs à 15 minutes de trajet. Auparavant privilégié à Santa Marta pour son côté pittoresque, il semblerait que Taganga souffre à présent d’une mauvais réputation sur fond de prostitution, de consommation excessive de drogue et de criminalité galopante. Nous avons choisi le Poseidon Dive Center sur recommandation d’un français moniteur de plongée indisponible ce jour-là. Effectivement, ce n’est pas le moins cher (270 000 COP les deux plongées), mais la plongée fait partie des activités pour lesquelles la sécurité prime !
Le personnel du club est très sympathique, et une fois les formalités administratives remplies, il est temps de s’équiper. Le club possède même un bassin permettant de rafraichir les fondamentaux pour les plongeurs n’ayant pas plongé depuis plus d’un an. Ce n’est pas notre cas, la dernière plongée remontant aux îles Galápagos il y a moins de 8 mois (voir l’article ici). Notre guide de palanquée Sebastian est très professionnel, on sent qu’il a de la bouteille. Cinq allemands seront également de la partie ce matin.
A peine 30 minutes de navigation et nous voici déjà sur le 1er site de plongée. Ayant oublié de faire remplir mon carnet de plongée avant de partir, je ne me rappelle pas du nom des sites… Les plongées au départ de Santa Marta et Taganga ont toutes lieu dans la réserve marine du parc national Tayrona. Ce spot de plongée ne rivalise pas avec ceux de la côte Pacifique et de l’archipel de San Andrès y Providencia au large du Nicaragua au niveau de la biodiversité marine, mais il reste beaucoup plus accessible.
Cette 1ère plongée ne dure pas plus de 35 min, je consomme mon air à toute vitesse, obligeant Piwi et l’allemand qui compose également la palanquée à remonter. Je ne sens toujours pas en super forme, je suis à bout de souffle en deux coups de palmage. Un en-cas de brochettes de viande et de fruits nous est offert en attendant la 2nde plongée. Le soleil tape sur le bateau, ce qui est bienvenu avec les combinaisons humides sur le dos. Après 45 minutes de pause, direction le 2ème site à quelques encablures. Sebastian emporte deux bouteilles supplémentaires afin de prolonger notre immersion.
Outres les poissons tropicaux, cette 2nde plongée est l’occasion d’apercevoir un poisson lion, cette espèce de rascasse très venimeuse, ainsi qu’une tortue. Nous passons plus de 50 minute sous l’eau grâce aux tanks supplémentaires. Je dois bien avouer qu’après avoir plongé aux iles Galápagos, la biodiversité marine du parc Tayrona ne tient pas la comparaison. Enfin, cette excursion aura tout de même été sympathique. Nous reprenons rapidement le chemin de Santa Marta, puis direction le mercado publico d’où partent les bus pour Palomino (17000 COP), un petit village à mi-chemin entre Santa Marta et Riohacha.
Palomino est un vrai repaire de routards, on y vient pour profiter de la plage et du temps qui semble figé ! Nous logeons au Dreamer Hostel, une grande auberge (32000 COP la nuit en dortoir) située à proximité de la plage. Son immense piscine invite clairement à la détente. Après une petite bière en bord de plage, nous mangeons au restaurant de l’hôtel Tiki Hut. Le burger de Piwi me fait saliver, je dois me contenter d’une portion de riz blanc… Demain, nous allons visiter le joyau des environs, le parc national Tayrona !
La côté caribéenne dans toute sa splendeur !
03/03/20 : Le parc Tayrona est fermé à plusieurs reprises chaque année, en accord avec les quatre peuples indigènes de la Sierra Nevada. Le mois de février est celui de l’époque du Kugkui Shiksa, le moment où la terre se renouvelle. Nous partons dès 07h00 ce matin pour éviter la queue interminable qui sévit depuis la réouverture du parc le 1er mars. L’entrée principale s’appelle El Zaino. Finalement, nous sommes dans le parc en moins de 45 minutes. L’entrée du parc coûte 53 500 COP par personne en basse saison. Il faut rajouter 3000 COP pour la navette qui permet de se rapprocher du départ du chemin côtier à Cañaveral et surtout d’économiser 1h30 de marche.
Nous décidons d’emprunter le sentier d’interprétation de las Nieve Piedras qui donne accès à des miradors en bord de mer. Il est indiqué 1h de trajet pour parcourir les 1,4 kms de la route principale (ruta A). La 1ère partie se trouve dans la forêt tropicale, ce qui a pour effet de me remémorer le trek de la Ciudad Perdida (voir article ici). Le 1er belvédère est le mirador de la sierra y el mar où sont fournies des explications sur la formation géologique du parc Tayrona. Le sentier côtier est très agréable et nous mène rapidement au mirador de las estrellas, un endroit idéal pour l’observation des étoiles.
Nous décidons ensuite de longer la plage de Cañaveral. Un panneau interdisant la baignade rappelle que plus de 100 personne sont mortes ici, nous invitant à ne pas faire partie des statistiques. Le message a le mérite d’être clair ! Un autre panneau sur la plage alerte sur la présence de caïmans dans les parages, décidément ce parc réserve bien des surprises ! Nous poursuivons vers la Piscinita, une minuscule plage déjà bien fréquentée à cette heure matinale. Le chemin que nous comptions suivre est fermé, nous obligeant à retourner au point de départ initial…
Le sentier remarquablement bien aménagé alterne entre forêt tropicale et plages de sable blanc. Il fait très chaud et j’ai toujours du mal à suivre le rythme de Piwi. Les paysages que nous contemplons au fur et à mesure de notre avancée n’ont rien à envier à ceux des plus belles cartes postales ! Nous arrivons à mi-parcours à la plage d’Arrecifes où nous faisons une courte halte. La petite plage La Aranilla qui la jouxte nous ferait presque oublier notre destination du jour.
Nous reprenons notre marche vers la plage de la Piscina, située à moins de 700m. Enfin le spot de baignade tant attendu ! Autant la plage est super avec sa digue naturelle qui protège des courants marins, autant l’absence de zones ombragées couplée à un soleil qui tape fort à son zénith nous amènent à écourter cette étape. Encore 20 min de marche et nous rejoignons notre destination finale, le cap Cabo San Juan del Guía. C’est sans doute le coin le plus touristique du parc, mais son environnement idyllique le justifie amplement. Nous avions songé à y dormir, mais la perspective de me lever demain sans réveil et de pouvoir paresser au bord de la piscine ont eu raison de cette idée !
Après une petite sieste d’une heure et quelques photos des points de vue les plus prisés, nous repartons vers 15h30 en direction de l’entrée du parc. Il faut compter environ 1h30 pour parcourir les 6 kms entre le cap et l’entrée del Zaino. D’autres endroits comme la playa Cristal accessible uniquement en bateau de Taganga ou le village indigène de Pueblito à l’intérieur du parc (il semblerait que son accès soit à présent interdit aux touristes) constituent des options intéressantes pour compléter la visite du parc Tayrona. Quelques singes farceurs en quête de nourriture agrémentent le trajet retour !
Nous avons rendez-vous ce soir au restaurant Casa Juntos avec Édouard et Diane, nos comparses du trek de la Ciudad Perdida. Un groupe de musiciens argentins entonnent des airs de musique salsa. Le repas est bon mais ne passe toujours pas, je commence à désespérer. La soirée est en tout cas très agréable.
Enfin une journée de détente…
04/03/20 : Quel bonheur de pouvoir glandouiller aujourd’hui, dommage que la connexion internet de l’hôtel soit si mauvaise. Enfin, ça n’entame en rien ma bonne humeur. Il est vrai que l’itinéraire concocté par mes soins et validé par Piwi n’est pas de tout repos et laisse peu de temps à la détente. Il va falloir que j’admette que je prends de l’age ! Cette parenthèse hors du temps ne dure pas, nous avons prévu de rallier Riohacha (15000 COP par personne en mini-bus) cet après-midi. C’est le point de départ pour la péninsule de Guajira, un territoire tout à fait insolite…
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