Une journée pleine de surprises sur l’île de Pâques !
25/05/17 : L’objectif du jour est de longer la côte Est de l’île de Pâques puis de rentrer par l’intérieur des terres où de nombreux sites archéologiques sont présents. Je commence par retourner à Tahai pour photographier les nombreux Ahu du site, notamment Ahu Vai Uri, celui qu’on voit au coucher de soleil dans le précédent article. Mes moaïs préférés sont ceux avec une sorte de chapeau sur la tête, ils ont trop la classe ! Sachez qu’il y a également un musée gratuit à proximité de Tahai. Malheureusement, je n’ai pas pris le temps d’y aller.
Quelques centaines de mètres plus loin se dresse un imposant moaï, Hanga Kio’e de son petit nom ! Autant dire qu’on n’a pas envie de faire le malin avec lui tant sa taille et son expression du visage sont impressionnantes. Je poursuis par Ana Kakenga, une grotte située à environ 30 minutes de marche. Peu après avoir commencé la route, je suis rejoint par un chilien d’une cinquantaine d’années. On finit par faire la route ensemble, me permettant ainsi de pratiquer mon espagnol.
Une fois arrivés sur site, on ne trouve pas l’entrée de la grotte. Un couple de français nous indique le « trou » permettant d’y arriver. Claustrophobe s’abstenir ! La vue de l’intérieur de la grotte sur les falaises et la mer est sympa. On fait une séance photo avec mon coéquipier du jour. Je reste sur le site pour ma pause déjeuner avant de repartir vers le Nord de l’île.
Le prochain site d’importance est Ahu Tepeu. Néanmoins, il y a davantage de vieilles pierres que de moaïs à proprement dit, sauf à considérer que le mini-moaï compte vraiment ! On peut aussi distinguer des empilements de pierres similaires à certains sites que l’on peut observer en Bretagne. De nombreux chevaux en liberté et les pierres volcaniques noires accentuent le caractère sauvage des lieux.
Encore une grotte à l’horizon, mais pas n’importe laquelle ! Ana Te Pahu (« grotte aux bananes ») est l’un des tunnels de lave les plus larges de l’île. Cette cavité permettait de conserver l’eau infiltrée dans la roche, laquelle était ensuite utilisée pour maintenir le sol humide, propice à la culture des bananes.
J’y rencontre les 2 couples de français déjà croisés plus tôt dans la journée. On fait la route ensemble jusqu’à Ahu Akivi, l’un des principaux sites de l’île où se trouvent une plate-forme de sept moaïs. Rien à dire, ils sont majestueux, sans doute la plate-forme la mieux conservée que j’ai vue depuis mon arrivée !
Mes comparses se motivent pour faire l’ascension du Maunga Terevak, plus haut sommet de l’île de Pâques. Même si on est loin des sommets népalais, les 500 mètres d’altitude nous permettent de prendre de la hauteur, synonyme de vues sympathiques sur les environs. Un arc-en-ciel ou encore un arbre isolé viennent relever un paysage qui manque d’aspérités. Cette petite escapade aura rajouté près de 10 kilomètres au parcours du jour. Autant dire que le stop pour rentrer n’est pas du luxe !
Soirée tranquille en compagnie des colocs israéliens et d’une jeune allemande qui nous a rejoint pour une nuit. Ils me proposent de les accompagner le lendemain matin pour le lever du soleil sur le plus grand site de moaïs de l’île, Tongariki. Malgré un départ à 6h30, la perspective de belles lumières et le prix raisonnable de 5000 pesos par personne me semblent justifier ce réveil matinal. Affaire conclue !
En quête du secret des moaïs !
26/05/17 : C’est sous une légère bruine que nous partons vers l’Ouest de l’île de Pâques, en direction du site de Tongariki. Plus d’une trentaine de personnes se presse déjà à l’entrée du site. La masse sombre de nuages permet d’avoir des effets de lumière intéressants sur les 16 moaïs que compte le Ahu. Je profite pleinement de l’instant ! Toutefois, je déchante quand vient le moment de payer Rosie qui nous a servis de chauffeur ce matin. Au final, c’est 12500 pesos par personne et non pas 5000. Pour ce prix-là, ça fait clairement cher le lever de soleil !
Ce qui est drôle dans cette histoire, c’est que je me rends ensuite au point de départ d’un tour organisé à la journée dont la 1ère étape est Tongariki (35000 pesos, environ 45€). Enfin, ça me permettra d’avoir un éclairage différent pour les photographier. On est 8 à monter dans le bus, ce qui est loin du groupe bondé auquel je m’attendais. Après 25 minutes, nous voici de retour sur le site presque désert à cette heure-ci. Un moaï gisant à terre rappelle que nombre d’entre eux ne sont jamais parvenus jusqu’à leur Ahu. D’ailleurs, le moyen de transport des moaïs continue d’être un mystère sans réponse !
Un peu d’histoire sur le site de Tongariki : les statues ont été cassées une 1ère fois lors de guerres tribales qui ont agitées l’île. Les yeux concentrant la puissance des ancêtres, ils ont été détruits afin d’affaiblir l’ennemi. Le site a ensuite été balayé par un raz-de-marée en 1960 projetant les moaïs à plus de 200 mètres à l’intérieur des terres. C’est une entreprise japonaise qui a financé la restauration des moaïs dans les années 80. Seuls 15 d’entre eux ont pu être restaurés sur les 18 que comptait le Ahu à l’origine.
Cap ensuite sur Rano Raraku, le volcan qui a servi de carrière pour tailler la plupart des moaïs de l’île de Pâques. On croise sur le sentier qui mène à la carrière des moaïs qui diffèrent de ceux déjà observés sur l’île. Les techniques se sont améliorées dans le temps, permettant des détails plus fins au niveau du visage. Des moaïs sont encore « accrochés » au flanc du volcan ! Peu après, on tombe sur un moaï unique en son genre. En effet, il dispose de jambes et de pieds, ce qui constitue sans doute la 1ère statue sculptée sur l’île, semblable à celles que l’on peut retrouver sur d’autres îles polynésiennes.
Le dernier site visité lors de la matinée est Akahanga. Des moaïs gisent la face contre terre sur ce site archéologique richement fournis en ruines en tout genre. On y voit notamment plusieurs visages de moaïs ainsi que leurs coiffes rouges (pukao, composé de tuf rouge) à même le sol. Il est ensuite l’heure de repartir à Hanga Roa pour la pause déjeuner.
Le début d’après-midi est marqué par la découverte du plus grand moaï de l’île à être arrivé sur son Ahu, Te Pito Kura. Ce moaï fait plus de 10 mètres de hauteur pour un poids de 80 tonnes. Son pukao à lui seul pèse près de 12 tonnes ! La tradition orale dit que ce moaï a été dressé en l’honneur d’un époux décédé par sa veuve. C’est l’un des derniers moaïs à avoir été mis face contre terre aux alentours de 1838. A côté se trouve the Magnetic Rock, une pierre censée avoir des pouvoirs mystiques. Il semblerait surtout que toutes les légendes autour d’elle soient des inventions des locaux à destination des touristes !
Notre dernière étape du jour est la plage d’Anakena, seule véritable plage de l’île. Il est possible d’y admirer deux Ahu situés à proximité de la plage. Je ne m’y attarde pas, je n’ai qu’une heure pour aller me baigner dans l’Océan pacifique, une 1ère pour moi ! Je retrouve sur la plage les deux français avec qui j’avais partagé le taxi à mon arrivée. On passe la soirée ensemble à discuter voyage. Ils reviennent en effet de Patagonie et sont partis pour découvrir les Amériques pendant 9 mois.
Mon séjour sur l’île de Pâques touche à sa fin après 4 jours à arpenter ce petit territoire de 21 km². Malgré les prix exorbitants, cette destination vaut clairement le coup de s’y arrêter. Elle me faisait rêver depuis tout petit et me retrouver face à ces géants de pierre a été une expérience géniale, bien que de nombreux mystères demeurent. Mais c’est aussi pour ça qu’on l’aime et qu’elle reste une escale unique dans un tour du monde !
This entry was posted in Amérique Sud, Chili