En route pour le territoire des géants !
23/07/17 : Cela faisait plus d’un mois que je ne m’étais pas retrouvé seul, ça fait bizarre. Mon bus à destination de Huaraz part à 11h00 pour un trajet d’environ 8h00 (compagnie Movil bus, 110 sols A/R). La plupart des compagnies ayant leur propre gare, je décide de prendre un taxi pour ne pas crapahuter des heures pour la trouver. Le voyage passe relativement vite et permet surtout de me rendre compte de l’étendue de Lima. On longe l’océan pendant environ 3 heures avant de commencer à serpenter sur les routes de montagne.
Bien qu’il ne soit que 19h00 à notre arrivée, il fait déjà frais, Huaraz se situant à plus de 3000 mètres d’altitude. Je pars à la recherche de mon auberge la Casa de Ana (90 sols en dortoir pour le séjour) où je vais poser mon sac pour 4 nuits, rien que ça ! Je profite de réserver mes excursions dès mon arrivée, je veux faire au plus simple pour ma dernière étape du Pérou. Après avoir fait connaissance avec deux français qui partagent mon dortoir, direction une pizzeria à proximité, la Buona Pizza. Sa réputation n’est pas usurpée, je me régale !
En quête de l’ivresse des sommets
24/07/17 : Dès le réveil, je me rends à la Plaza de Armas où sont localisées la plupart des agences de voyage. J’ai privilégié 3 excursions à la journée plutôt qu’une vraie ascension de sommet. Ce choix est surtout dicté par le prix des ascensions (plus de 400€ pour un 6000m au Pérou versus 150€ en Bolivie). L’excursion du jour est le glacier Pastoruri situé à plus de 5000 mètres d’altitude. Il faut deux bonnes heures pour arriver sur site. Les paysages du parc national de Huascaran ne cessent de m’émerveiller.
Je reste béat d’admiration devant la puya raimondii (titanka en langue quechua), une plante rare que l’on trouve uniquement dans les pays de la cordillère des Andes. Elle pousse à une altitude comprise entre 3200 et 4800 mètres d’altitude. La plante de 3 mètres de hauteur peut atteindre 10 mètres lors de la floraison. Il faut s’armer de patience car elle peut vivre jusqu’à 100 ans et n’offre qu’une seule floraison !
Le trajet est ponctué d’arrêts qui nous permettent d’apprécier les paysages magnifiques se découvrant au fil de notre progression. La végétation rase est typique des hauts plateaux andins. Des panneaux donnent ici et là des explications sur les milieux naturels traversés. Le dernier arrêt avant d’arriver au glacier Pastoruri donne un aperçu de peintures rupestres réalisées des siècles auparavant !
Peu après, nous arrivons enfin au site si convoité, le glacier Pastoruri. Une marche de 30 minutes environ nous sépare de la star des lieux. L’altitude rend la progression difficile, on est tout de même à plus de 5000 mètres d’altitude. Il est possible, pour les moins courageux, de louer les services d’un âne pour se rendre au glacier. Me concernant, je compte bien m’y rendre à la force de mes mollets. Le spectacle une fois sur place est magnifique !
Le retour se fait sans encombre, je suis rentré à Huaraz pour l’heure de l’apéro. L’hôtel propose des bières artisanales locales que je me fais un plaisir de goûter. Je suis trop claqué pour m’aventurer au centre-ville, direction la pizzeria du coin où je rencontre des amis français avec qui je passe la soirée. Demain, une ascension autrement plus difficile m’attend, la laguna 69 qui culmine à 4600 mètres !
Voyage aux ruines de Chavín de Huántar
25/07/17 : J’ai beau m’être levé à l’aube, le bus qui devait m’emmener à la laguna 69 ne s’est jamais montré. Heureusement, la propriétaire de l’hôtel a interverti avec mon programme du lendemain, direction les ruines de Chavín de Huántar. Un de mes voisins de dortoir s’y rend également, ce qui tombe finalement plutôt bien. C’est reparti pour 3 heures de trajet sur des routes de montagne. La beauté des paysages fait oublier la durée du périple !
Chavín de Huántar est un site archéologique de premier plan, de la période préclassique (1200-500 av. J.-C). Il est constitué de plusieurs édifices bien conservés organisés autour d’une vaste place. Des archéologues sont à pied d’œuvre lors de notre passage. La prise de plantes hallucinogènes serait à l’origine des têtes-clous, ces pierres sculptées en forme de tête humaine combinée avec des traits d’animaux !
Dès le repas terminé, nous prenons la direction du musée national de Chavín où se trouve des têtes-clous provenant des ruines. Cofinancé par le Japon et le Pérou, cet édifice récent est une mine d’informations sur le site archéologique, y compris sur les populations et les rites chamaniques à l’œuvre à cette époque.
Une dernière étape au bord d’un lac d’altitude et c’est l’heure de rentrer à Huaraz. On retrouve dans le dortoir un allemand de retour du trek de Salcantay. Cette marche de 4 jours est un incontournable des environs, avec une étape commune que je m’apprête à visiter le lendemain, la laguna 69.
Sur le chemin exigeant de la laguna 69
26/07/17 : Dernière journée dans la cordillera blanca ! Parti vers 06h30 de Huaraz, le bus fait un arrêt rapide pour laisser la possibilité de prendre un petit déjeuner, puis une seconde halte aux Lagunas Llanganucos. Après 3 heures de trajet, on peut enfin s’élancer sur le sentier qui mène à la laguna 69.
Je cale mon rythme dans les pas d’un senior argentin dont l’âge avancé est trompeur, j’ai du mal à suivre son tempo ! La 1ère partie est relativement facile et plaisante, alternant des vues sur les sommets environnants (Chopicalqui et Huascarán), des cascades ou encore des plans d’eau.
La 2ème partie commence par l’arrivée dans une plaine intermédiaire où un peu de plat est le bienvenu après 1 heure d’ascension. Ensuite commence une ascension autrement plus ardue en raison de l’altitude qui commence à se faire sentir. J’atteins la laguna 69 en un peu moins de 2 heures, mais en ayant souffert sur la dernière partie. Cigarette et cardio ne font clairement pas bon ménage… Heureusement, le lieu en vaut la peine, c’est magnifique !
Le temps de déjeuner et de prendre quelques photos, puis je prends le chemin du retour. Je décide de faire un petit détour pour aller voir un autre point de vue qui se révèle décevant au regard des efforts déployés pour m’y rendre. J’observe quelques instants les vaches se prélassant dans cette immense plaine. Bien que ce fut une agréable promenade, je ne suis pas mécontent d’arriver au point de ralliement et de rentrer à Huaraz, je suis rincé !
Un voyage Huaraz-Lima sous pression
27/07/17 : Il est temps de rentrer à Lima, synonyme de départ vers ma prochaine destination, New York ! Arrivé à m-chemin, j’ai la mauvaise surprise d’apercevoir un panache de fumée au loin. Il s’agit d’un blocus des enseignants grévistes, et oui encore eux ! Même si j’ai de la sympathie pour leur cause, rater mon avion n’apparait pas du tout comme une alternative possible. Les 6 heures d’intervalle prévu à l’aéroport fondent à vue d’œil !
Au bout de 3 heures d’attente, ils finissent par lever le camp. J’arrive finalement avec 2 heures d’avance à l’aéroport de Lima. Les mesures de sécurité sur les compagnies américaines sont en plus assez contraignantes. Autant dire que je ne suis pas mécontent d’embarquer enfin dans l’avion. En tout cas, mon séjour en Amérique du Sud aura été extraordinaire à tout point de vue. Vivement le prochain séjour, l’Équateur et la Colombie sont sur ma liste !
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