Cap au Nord vers Hsipaw !
17/02/17 : Après plusieurs jours à visiter des pagodes et autres temples, j’avoue en avoir un peu marre. La perspective d’aller faire un trek à Hsipaw, ville située dans le Nord du pays, me ravit. Je vais enfin retrouver de la nature ! Le bus que je devais emprunter s’est finalement transformé en taxi collectif. On s’entasse sur la banquette arrière avec un suisse de ma taille et une birmane portant son enfant dans les bras. Ce n’est pas ce qu’on peut appeler un voyage très confortable !
La route très sinueuse n’améliore pas vraiment mon état déjà fébrile depuis la veille. Le chauffeur a juste le temps de s’arrêter et le suisse de sortir en trombe de la voiture pour éviter que je lui vomisse dessus. Avoir réussi à conjurer le sort au Népal et me retrouver malade pour 2-3 morceaux de viande faisandée, c’est la faute à pas de chance comme on dit !
Près de 5 heures de route plus tard, nous sommes arrivés à Hsipaw ! Je loge chez Mr Charles, une guesthouse réputée pour l’organisation de treks dans la région. Il semblerait que Mr Charles (le propriétaire cette fois-ci) ne fasse pas l’unanimité dans les environs, mais je n’ai pas trouvé de sources sérieuses pour étayer ces propos. Malheureusement, je passe l’après-midi cloué littéralement au lit.
J’arrive enfin à me lever à 20h00, juste à temps pour réserver mon trek pour le lendemain. Plusieurs formules sont proposées, la principale variante étant le nombre de nuits, 2 ou 3 en fonction de la formule choisie. Compte-tenu de mon état de santé, je décide de partir pour 2 jours (25000 kyats l’excursion).
C’est parti pour une randonnée de 2 jours
18/02/17 : Réveil de bonne heure pour le départ du trek. Au final, nous sommes 5 dans le groupe, dont 4 français. Notre guide s’appelle Jack, drôle de prénom pour un birman ! Après les présentations de rigueur, l’heure du départ a sonné. Nous passons devant une fabrique de nouilles à la sortie de la ville. Ils les font sécher au soleil sur des cordes à « linge », ce que je trouve plutôt marrant. Le trek commence véritablement peu après, avec les premières montées abruptes. Même si on est loin des pentes du Népal, la température déjà élevée me suggère que la journée va être dure !
A peine une heure après le départ, nous faisons déjà une pause. C’est l’occasion de goûter pour la 1ère fois une salade de feuilles de thé. Peu après, nous empruntons un chemin très pentu, 1ère vraie difficulté de la journée ! Nous croisons un groupe de femmes en train de déjeuner. Elles nous offrent du thé et sont ravies de poser avec Igor, le russe du groupe. Encore une heure de marche avant d’arriver au village où nous passerons la nuit. Nous profitons de l’après-midi pour découvrir les environs. Même si on est loin de la splendeur des paysages népalais, c’est un véritable plaisir de sortir des sentiers battus.
La douche se fait avec un bucket d’eau au fond du jardin, ça revigore tant l’eau est froide ! Nos hôtes ont la visite d’un soldat de l’armée Shan venu vendre de la viande. En effet, cette minorité du Nord de la Birmanie est en conflit ouvert depuis de longues années avec la junte militaire. Réconcilier toutes les minorités du pays à travers une reconnaissance de leurs droits et une autonomie auxquels ils aspirent tout en conservant l’unité du pays constitue l’un des principaux défis du gouvernement en place.
L’heure de l’apéro est arrivée et j’en profite pour tester le Cheroot, cigare traditionnel birman. Bien que ce ne soit ni la qualité et ni les arômes de leurs homologues cubains, cette expérience n’est pas pour me déplaire ! Dès la tombée de la nuit, c’est l’heure de goûter à un repas traditionnel des Shans. La soirée se poursuit autour d’un feu et de quelques bières. A 10 heures, tout le monde est couché, fatigué par cette journée de marche en plein cagnard !
Deuxième jour de trek : une cascade au menu !
19/02/17 : Après une nuit reposante malheureusement interrompue par un coq qui a eu la bonne idée de chanter dès 5 heures du matin, nous repartons à 8h00 pour la suite du trek. Nous croisons un enfant perché dans un arbre sous le regard amusé de sa mère. Pas peureuse tout de même, une chute de cette hauteur pourrait lui être fatale ! Nous continuons avec un rythme assez soutenu et certaines filles commencent à montrer des signes d’exaspération envers Jack. Le paysage est moins sympa que la veille, la végétation étant complètement cramée par le soleil.
Le point d’orgue de la journée est une cascade, mais il est difficile de s’y baigner. Quelle déception, moi qui m’attendais à un lagon où me prélasser après la marche ! Le retour se fait en tuk tuk et je profite de la fin de journée pour m’acheter une carte sim. Sans ça, il me serait impossible d’avancer sur mon blog tant les connexions wifi sont mauvaises en Birmanie. Le lendemain est entièrement dédié à la détente et au choix de mon fournisseur pour le blog. C’est top parfois de glander !
Bilan du trek à Hsipaw : une ballade très agréable, au contact des villageois. Les paysages doivent être sans doute plus beaux après la mousson. Une alternative à Hsipaw est Lashio, le terminus de la ligne ferroviaire encore moins touristique !
Trajet Hsipaw-Pyin Oo Lwin : un viaduc impressionnant
21/02/17 : Prochaine destination : Kalaw, point de départ du fameux trek vers l’un des principaux sites touristiques du pays, le lac Inle ! Mais avant, je décide de prendre le train entre Hsipaw et Pyin Oo Lwin. Ce trajet est réputé en Birmanie en raison d’un immense viaduc qui enjambe la gorge de Gokteik. Le tarif du billet est vraiment bas, seulement 1200K (0,8€).
Seules des secondes classes sont disponibles ce jour-là. Ce sera des bancs en bois pendant 8 heures, le voyage s’annonce confortable ! Tout d’abord, il faut savoir que ça bouge beaucoup, on est loin du confort de nos TGV !
La vitesse doit être d’environ 50 kilomètres, il faut avoir envie de prendre son temps. Néanmoins, l’ambiance dans le train est vraiment sympa, avec des marchands ambulants qui proposent toute sorte de victuailles, vous n’allez pas mourir de faim ou de soif, ça c’est certain !
Après plus de 7 heures de train, on arrive enfin en vue du viaduc. L’excitation est à son comble, tous les touristes sont accoudés aux vitres, une multitude de têtes et d’appareils électroniques en tout genre dépasse à l’extérieur, c’est marrant ! Le train ralentit à l’approche du viaduc et c’est à une vitesse de 10 kilomètres environ que nous le traversons.
Me concernant, j’ai raté ma correspondance (bus annulé en raison d’un accident), ce qui m’a obligé à dormir à Pyin Oo Lwin. Je suis allé manger avec des gens sympas dans la même galère que moi, ce qui a aidé à faire passer la pilule. Je suis tout de même déçu de ne pas avoir 3 jours pour le trek Kalaw-Inle Lake, mais plus que 2 jours, mon planning étant assez serré sur la fin de la Birmanie. Après, un voyage sans galère, ce n’est pas vraiment un voyage !
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