Un démarrage difficile !
05/06/17 : C ‘est dans une grande confusion que je me réveille ce matin-là. Mon esprit est encore embrumé des relents d’alcool de la veille. Mon coloc brésilien m’indique que je suis à la bourre. Effectivement, il 07h35 et je suis censé partir à 08h00 pour El Chalten. Je me lève en pestant contre moi-même et me mets à fourrer mes affaires à toute vitesse dans mon sac. Le mec à la réception de l’hôtel appelle un taxi qui me permet d’arriver 5 minutes avant le départ. Quel soulagement, je peux souffler !
Après 3 heures et demi de trajet, j’arrive à El Chalten, petit village de montagne d’à peine 600 habitants. El Chalten a la particularité d’être situé à quelques encablures du Fitz Roy, un sommet emblématique de la Patagonie argentine connu à travers le monde. Il va donc me servir de base arrière pour explorer les montagnes environnantes ! Pour le moment, je vais me contenter de trouver mon auberge, le Lo Trivit hostel (220 pesos avec petit déj). Je me retrouve avec un dortoir de 3 lits pour moi tout seul, le top !
Compte-tenu de ma forme du jour, je choisis de me limiter à une petite balade. Direction le mirador de los condores, lequel offre une vue panoramique sur la ville. J’aperçois au loin perdus dans les brumes des sommets qui annoncent la couleur. On est clairement sur une terre montagnarde taillée pour la marche sportive ! Une halte au supermarché du coin pour faire le plein de victuailles et me voici de retour à l’auberge. Je profite du wifi performant pour avancer sur le blog. Ce soir je suis seul dans l’auberge, pas cher la nuit au final !
En route vers le Fitz Roy
06/06/17 : Après un solide petit déjeuner, je décolle vers 09h30. Je me rends d’un pas cadencé vers la laguna de los Tres, un lac situé aux pieds du Fitz Roy (3405 mètres). Il faut normalement 8 heures aller/retour pour faire les 20 kilomètres me séparant de ma destination du jour, mais j’ai bon espoir d’y arriver en 6 heures. La laguna Capri, 1ère étape de mon périple, est atteinte après une heure de marche. Le mirador sur le Fitz Roy n’augure rien de bon, les sommets sont couverts ! Qu’à cela ne tienne, je ne me décourage pas et poursuis ma route.
Arrivé au capamento Poincenot du nom de l’alpiniste français Jacques Poincenot, je commence à m’inquiéter de la persistance d’un voile nuageux sur la pointe du Fitz Roy. Néanmoins, je n’ai plus le choix, j’ai déjà parcouru plus des trois quarts du chemin. Je m’élance donc pour la dernière partie du chemin menant à la laguna de los Tres. Au-delà du fait que le sentier est particulièrement pentu, le verglas dont il se pare rend ma progression difficile. Malgré tout, je finis par arriver au sommet après plus d’une heure d’ascension.
J’avais lu de nombreux blogs sur cet endroit, mais le vivre soi-même donne une toute autre saveur à l’instant. Bien qu’il fasse très froid, la vue est tout simplement magnifique. Je contemple la laguna gelée avec en toile de fond les sommets pris en tenaille dans cette masse nuageuse. J’essaie de trouver un coin à l’abri pour manger mes sandwichs et attendre patiemment une éventuelle éclaircie de nature à dévoiler le maitre des lieux, le Fitz Roy ! Peine perdue, je déclare forfait après 40 minutes à me congeler sur place.
Il faut voir le bon côté des choses, j’ai tout de même pu prendre de nombreuses photos des paysages dont seule la Patagonie a le secret. Je fais tout de même une pause de 30 minutes au mirador de los Tres au cas où le ciel se ferait moins capricieux. J’en profite pour blaguer avec des touristes américains figés devant leurs trépieds déclenchant à tout va au moindre glissement de nuage. Malheureusement, la star des lieux a choisi de ne pas se montrer aujourd’hui. Tant pis !
De retour à l’auberge, je profite de la quiétude des lieux pour me remettre à bosser sur mon blog. L’avantage d’aller en Patagonie à cette époque, c’est l’absence de touristes. Je ne pense pas que j’aurais aimé autant cet endroit en haute saison, à croire que je me transforme doucement en ours bourru. Je passe une soirée tranquille à regarder le 2ème épisode des Gardiens de la galaxie, un film de science fiction décevant au regard du 1er opus qui était vraiment génial !
Une journée pleine de surprises !
07/06/17 : Bien que je me sois levé à 8h00 ce matin, ce n’est qu’à 11h00 que je me décide à sortir. Aujourd’hui, je me lance vers l’autre sommet emblématique des lieux, le Cerro Torre (3102 mètres). Je suis dégouté en mettant le nez dehors tant le ciel est radieux, débarrassé de tout voile nuageux. Je me dis que je n’ai pas choisi le bon jour pour aller voir le Fitz Roy. Tant pis, je n’ai pas la motivation pour refaire la même randonnée !
Environ 6 heures aller/retour sont nécessaires pour aller jusqu’à la laguna Torre qui borde le sommet du même nom. Même si je mets un peu de temps pour trouver le départ du sentier, je finis par démarrer d’un bon pas cette nouvelle journée de marche. J’arrive au mirador Torre au bout d’environ 40 minutes. J’aperçois au loin le Cerro Torre qui illumine l’horizon de toute sa prestance. Il me tarde d’être au pied de ce sublime sommet ! Après 2 heures de marche, je suis enfin au bord de la laguna Torre.
J’y croise Manuel et sa copine qui tiennent mon auberge. On échange quelques mots avant qu’ils poursuivent leur course. Je profite du temps clément pour déjeuner et prendre quelques photos des lieux. Sur le chemin du retour, je croise un panneau indiquant la laguna de los Tres. Après une brève consultation sur Mapsme, j’identifie un chemin qui n’apparait pas sur la carte et mène au mirador de los Tres.
Quelques secondes d’hésitation, puis je décide de rallonger mon périple du jour de plusieurs kilomètres pour une seule raison : capturer le Fitz Roy dans mon objectif ! Même si le sentier oublié des cartes officielles est parfois difficilement praticable, il finit au bout de 2 heures par déboucher sur la laguna Capri. C’est avec une grande joie que je découvre pour la 1ère fois la face du Fitz Roy. Quelle merveille ! Au final, j’ai marché plus de 7 heures aujourd’hui, mais quelle satisfaction de ne pas être reparti bredouille d’El Chalten.
Demain, retour à El Calafate où je reste pour la nuit puis j’enchaine avec un autre bus direction Punta Arenas là où mon aventure patagonienne a démarré. J’y prends un avion qui va me permettre de rallier Puerto Montt au centre du Chili, point de départ vers l’île de Chiloe, ma prochaine destination. Un chose est sûre, une histoire d’amour avec la terre sauvage de Patagonie est née !
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Je finis mon job aujourd’hui, je prends un avion demain et lundi j’ouvre une guesthouse au milieu de ces paysages !! <3 <3
Tiens moi au courant, je te suis direct ! La Patagonie est mon coup de cœur d’Amérique du Sud pour le moment. Des paysages à couper le souffle et une biodiversité de folie !