En route pour le volcan Chimborazo !
11/06/19 : Départ matinal de Baños en direction de Riobamba (2heures, 2$ le trajet), ville de taille moyenne nichée à 2750m d’altitude. Le bus nous dépose au coin d’une rue très éloignée du centre-ville nous obligeant à prendre un taxi pour nous rapprocher de notre 1ère halte, l’agence d’excursion Julio Vernes, l’une des plus réputées de la ville. Ayant abandonné mon projet d’ascension du volcan Chimborazo en raison des mauvaises conditions météo, nous projetons de faire le trek de 3 jours du volcan El Altar, une alternative de choix !
Notre projet est vite douché par la personne de l’agence qui corrobore les informations obtenues auprès d’une hacienda à proximité du départ du trek, le sentier étant impraticable en raison des pluies diluviennes qui s’y sont abattues récemment. Tant pis, nous allons profiter des environs ! Nous optons pour une excursion d’une journée en vélo le lendemain(80$ par personne), en espérant qu’elle soit mieux organisée que celle dans le parc du volcan Cotopaxi. Nous profitons du wifi pour trouver un hôtel, ce sera le El Tren Dorado qui, comme son nom l’indique, est situé près de la gare ferroviaire (34$ la nuit).
Une fois les affaires déposées à l’hôtel, nous partons à la découverte de Riobamba, une ville de 150 000 habitants hors des circuits touristiques. Nous filons vers le mercado la Merced pour goûter la spécialité locale, le cochon entier rôti ! D’innombrables stands sont disposés les uns à côté des autres, les marchandes s’époumonant pour appâter les clients. Nous choisissons au hasard un stand, la serveuse en embuscade nous tend prestement un morceau de cochon pour goûter. Effectivement, il est cuit à la perfection, ça sent la régalade !
Le repas est copieux et c’est bien repu que nous repartons pour une balade digestive. Une charmante employée de l’office de tourisme nous a procurés un plan comprenant notamment un circuit pour découvrir les principaux sites de la ville. Notre 1ère étape est l’église La Dolorosa au Sud de la ville. Nous sommes loin de l’agitation du centre-ville, ce qui permet de s’imprégner de la vie quotidienne à Riobamba. Des œuvres de street-art de qualité inégale ponctuent le trajet.
Direction l’hyper centre et le parc Maldonado qui fait office de place centrale. La façade de la cathédrale située sur la place a été construite avec des pierres récupérées suite à la destruction de la ville en 1797, emportée par des glissements de terrain. D’autres édifices comme l’église San Alfonso, le marché San Francisco ou encore l’église San Antonio située sur un site remarquable surplombant Riobamba donnent finalement un certain cachet à la ville !
L’offre de restaurants n’est pas pléthorique à Riobamba, nous suivons le conseil du guide, ce sera la Parrillada de Fausto. Ce restaurant à la façade digne des plus grands westerns est spécialisé dans les viandes grillées. Nous prenons un assortiment incluant certaines parties moins ragoutantes comme du foie et du cœur. Étant les seuls clients de la soirée, on peut dire que les employés sont aux petits soins !
Sur les pentes du Chimborazo
12/06/19 : Le rendez-vous à l’agence Julio Verne est à 08h00. Le professionnalisme et la qualité des vélos n’ont rien à avoir avec notre précédente excursion ! Dès 09h00, nous partons en compagnie d’un couple de néerlandais d’une cinquantaine d’années pour un trajet d’une heure en direction de la Reserva de Produccion Faunistica Chimborazo. Nous croisons quelques vigognes gambadant sur les plaines désertiques situées au pied du volcan Chimborazo. Ce géant constitue le point culminant de l’Équateur avec ses 6263m d’altitude, les Indiens de la région l’appellent d’ailleurs taita, ce qui signifie père en quechua.
A savoir sur le Chimborazo (source wikipédia) : il peut être défini comme le plus haut sommet du monde, en le considérant comme le sommet le plus éloigné du centre de la Terre. En effet, la terre a une forme d’ellipsoïde, dont le rayon est environ 21 km plus important à l’équateur qu’aux pôles, et le Chimborazo est proche de cet équateur, plus que les sommets de l’Himalaya. Le sommet du Chimborazo est donc aussi le point de la surface de la Terre dont la distance minimale au Soleil au cours d’une année est la plus petite. Selon les mesures effectuées par une mission franco-équatorienne de l’Institut de recherche pour le développement, le sommet du Chimborazo se trouve à 6 384,416 kilomètres du centre de la Terre (l’Everest en est distant de 6 382,605 kilomètres).
Le parking du refuge Whymper étant à 4850m, seuls 210 mètres de dénivelé sont à gravir pour le rejoindre. Nous continuons vers la Laguna Cóndor Cocha à 300 mètres de distance, une flaque sans intérêt qui culmine à 5100m d’altitude. Je profite d’un café au refuge pour échanger avec un français bien décidé à faire l’ascension. Il me relate celle du volcan Cotopaxi (voir l’article ici) quelques jours plus tôt qui s’est exclusivement déroulée dans une épaisse nappe de brume. Cela me conforte dans mon abandon du Chimborazo, grimper pendant huit heures dans des conditions éprouvantes pour n’avoir aucune visibilité au sommet revêt peu d’intérêt à mon sens !
La chance n’a pas été de notre côté cette fois, le sommet ne s’est pas découvert ! La descente en VTT est par contre beaucoup plus sympa, je m’éclate à dévaler la pente à toute allure. Nous reprenons la route une vingtaine de minutes pour le point de départ de notre folle épopée, près de 37 kms de descente jusqu’aux faubourgs de la ville d’Ambato, soit 2300 mètres de dénivelé négatif ! Je peste de ne pas avoir pris les bons embouts pour ma caméra. Notre ami néerlandais devait m’envoyer ses vidéos, j’attends encore 9 mois plus tard ! L’excursion est vraiment géniale, je la recommande sans hésitation.
Nous retournons dans un bar sympa expérimenté la veille. Plusieurs personnes s’agitent dans tous les sens dont des techniciens, ils semblent tourner un épisode d’une émission ou d’une série. Cela met de l’animation dans le bar ! La pluie s’est à nouveau invitée, nous ne perdons pas de temps pour faire les quelques mètres qui nous séparent de la pizzeria D’Baggio, sans doute l’une des meilleures de la ville.
Perdus dans la brume !
13/06/19 : Pour notre dernière journée, nous avons opté pour une randonnée en autonomie vers le templo Machay, un site sacré perché à 4700m d’altitude sur l’un des flancs du Chimborazo. Il est raconté dans la communauté de la Moya que si une personne suffisamment « pure » dort dans ce temple, le Chimborazo ouvrirait ses portes vers une salle remplie d’or. Pour s’y rendre, nous prenons un taxi jusqu’au terminal de bus de Riobamba. Bien entendu, ce n’est pas le bon terminal et nous devons nous résigner à prendre un autre taxi après 10 minutes de marche.
Il faut compter deux heures environ pour rejoindre l’entrée de la réserve et prendre un autre taxi jusqu’au parking du refuge. Nous faisons la rencontre d’un renard sans doute affamé, obligé de s’approcher des lieux de vie espérant y glaner un peu de nourriture. La végétation est peu développée à cette altitude, procurant une atmosphère parfois lunaire aux paysages rencontrés !
Environ 4 kms nous séparent du templo Machay. Pris dans notre élan, nous nous éloignons du sentier officiel sans nous en rendre compte. La brume en profite pour tomber, ayant pour effet de brouiller nos GPS. Il nous faudra errer pendant une bonne heure avant de retrouver le chemin. Je n’en menais pas large ! Nous faisons la rencontre de plusieurs vigognes pendant ce temps-là. A notre arrivée au templo Machay, nous découvrons une petite grotte qui n’a rien d’exceptionnelle, tant pis ça aura fait une jolie balade quand même !
Encore deux heures de marche sont nécessaires pour rejoindre la route, juste en face de la Casa Cóndor, une auberge située au cœur de la communauté de Pulinguí San Pablo. Cette portion est plutôt agréable, d’autant plus que le temps se lève progressivement. Les écosystèmes changent au gré de l’altitude qui diminue, nous offrant un bel éventail de la richesse de la biodiversité présente dans la réserve ! Il nous aura fallu 3h40 à la place des 6h indiquées au départ pour parcourir les 9kms. Un marchand de cacao originaire de Guayaquil nous prend en stop après une petite demi-heure d’attente. En mois d’une heure, nous sommes de retour à Riobamba !
Après une petite pause wifi à l’hôtel, nous partons sans idée précise en quête d’un restaurant. Nous finissons au Heart Rock Café, un bar génial avec une décoration kitch au possible rappelant les années 80-90. Nous décidons d’y rester manger, le burger est d’ailleurs plus que correct. Demain, retour sur Quito, synonyme de fin des vacances me concernant ! Cette étape impromptue s’est révélée plutôt sympathique finalement…
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