En quête d’insolite !
19/05/17 : Environ 2 heures de route me séparent de ma destination du jour, le phare du Cape Reinga. Ce phare du « bout du monde » a la particularité d’être situé à la pointe de la région du Northland. Cette destination ne figure pas dans les guides et je me demande bien pourquoi tant la roue est scénique. Deux possibilités permettent de rejoindre le phare du Cape Reinga : soit par la route goudronnée, soit par la Ninety Miles Beach.
Cette plage qui couvre 56 miles et non 90 miles comme son nom l’indique permet de rouler à fond au bord de la mer. Le pied ! Sachez quand même qu’il est nécessaire d’avoir un véhicule 4 roues motrice pour s’y aventurer. De nombreux tours proposent cette excursion, mais cela reste relativement cher. Pour ma part, j’ai décidé de m’arrêter quelques kilomètres avant le parking du phare tant convoité. En effet, c’est en marchant sur le Te Paki Coastal Track (plus d’infos ici) que je compte m’y rendre.
Ce trek de 3-4 jours permet de parcourir près de 50 kilomètres dans un paysage côtier déchiré par les assauts répétés du vent et des vagues. Autant dire que j’ai hâte de partir à sa découverte même si je me contenterai d’une seule étape. Le départ de ma randonnée du jour est situé à Tapotupotu Bay, une jolie baie où les riverains viennent flâner.
D’après le DOC, il faut environ 3 heures pour parcourir le sentier qui mène au Cape Reinga. Une donnée à prendre en compte pour cette rando est l’horaire des marées pour ne pas rester bloqué en chemin. Bien sûr, j’ai oublié de regarder avant de partir. Par sécurité, le retour se fera par la route goudronnée. Après une montée abrupte, la vue qui se découvre sur Sandy Bay est superbe. Le sentier serpente littéralement sur la cime des collines, je suis aux anges. Par contre, le vent est d’une violence inouïe, j’ai de la difficulté à cadrer mes photos !
Une fois sur la plage de Sandy Bay, je traverse une tempête de sable créée par la force du vent. J’ai l’impression d’être Lawrence d’Arabie l’espace d’un instant ! Je poursuis la balade sur l’autre versant, me rapprochant progressivement du cap. Finalement, j’y suis en 1 heure et 40 minutes. Il est enfin temps de faire route vers la raison de ma présence en ces lieux, le phare de Cape Reinga ! Et autant dire que je ne suis pas déçu, j’ai vraiment le sentiment d’être arrivé au bout du monde.
La plage que je vois au loin me donne envie d’aller jeter un œil à la Ninety Miles Beach sur le retour. Encore 50 minutes de marche pour récupérer ma voiture et je reprends la route en direction de la côte. Environ 20 minutes plus tard, j’arrive à un embranchement où est marqué Giant Te Paki sand dunes. Peu après, je me retrouve nez-à-nez avec des dunes géantes où il est possible de louer des planches afin de les descendre à toute vitesse. J’avoue que ma marche a eu raison de ma motivation pour aujourd’hui, je ne m’y aventure pas !
Encore 1 heure de route avant d’être à l’intersection qui mène au départ de la Ninety Miles Beach. Je roule pendant près de 25 minutes sur une route non goudronnée entouré de chevaux sauvages évoluant dans un paysage semi-désertique intriguant. Le temps est quasi-apocalyptique à mon arrivée sur la plage, ce qui me pousse à rebrousser chemin. Et en quelques minutes, le soleil illumine le ciel de tous feux ! On ne le dira jamais assez, le climat en NZ change souvent. En tout cas, je ne suis pas déçu du paysage, on distingue encore les traces des pneus sur le sable.
Cette journée a largement tenu ses promesses ! Il est temps de rejoindre mon étape du soir, la petite cité balnéaire d’Ahipara, située à 20 minutes de Kaitaia, la principale ville des environs. Mon backpack pour ce soir est le Endless Summer lodge (26$ le dortoir de 4 lits), avec un emplacement idéal en bord de mer. Je m’aperçois rapidement au nombre de combinaisons en néoprène qui sèchent dans la cour que je suis tombé dans un repaire de surfers !
Samedi soir oblige, j’ai envie de faire un peu la fête. Je fais la connaissance de Caroline, une française en tour du monde, ainsi que de Jade et Vincent, un couple de québécois super sympathiques. On passe la soirée à boire des bières avec des surfers néo-zélandais. Je déclare forfait vers minuit, un record pour la NZ, la journée au Cape Reinga m’a épuisé ! Demain, départ vers Auckland, synonyme de fin de mon périple en NZ. Enfin, essayant de ne pas trop y penser, carpe diem comme on dit…
Mes derniers jours à Auckland !
20/05/17 : Environ 5 heures de route sont nécessaires pour rallier Auckland. Je profite de la présence d’un car wash sur le trajet pour laver la voiture. En effet, elle porte bien les 5000 kilomètres qu’elle a parcourus depuis le 23 avril. J’arrive sans encombre à mon auberge, la Verandhas (30$ la nuit en dortoir de 4 lits). Au-delà d’être à proximité du centre-ville (20 minutes à pieds), il est très facile de s’y garer gratuitement, un must à Auckland ! Je ne m’y éternise pas, il ne me reste que 2 heures pour visiter la ville avant le coucher du soleil.
Avec près de 1,4 millions d’habitants, Auckland est de loin la plus grande ville de NZ. D’ailleurs, l’immense périphérique qui ceinture la ville en est la parfaite illustration. Néanmoins, le centre-ville est relativement petit et se concentre autour du CBD (Central Business District). Je fonce vers l’Aoeta Square situé à proximité de Queen Street, l’artère principale qui jouxte les principaux points d’intérêts du centre jusqu’aux quais. Je passe devant le City Hall qui est plutôt réussi architecturalement parlant, avec la Sky Tower qui dépasse à l’horizon.
Je poursuis ma promenade sur les quais, un quartier branché d’Auckland où se trouvent de nombreux restaurants et bars. Les couleurs criantes des bateaux au port de plaisance me donnent envie de jouer avec les effets artistiques de mon appareil photo. Après quelques minutes à arpenter les quais, je décide de prendre la direction de l’auberge. Petit passage au pied de la Sky Tower puis devant la St Matthews in the City, l’une des principales églises du centre-ville. Le reste de la soirée est plutôt tranquille, occupé à préparer mes affaires en vue du départ.
21/05/17 : Le jour fatidique est arrivé, ce soir je ne dormirai pas en NZ. Enfin, j’ai encore de quoi m’occuper avant de partir. Tout d’abord, un rapide saut sur Ponsonby Road, une rue qui borde le quartier bobo hipster d’Auckland. Ensuite, direction le Mont Eden, le cône volcanique le plus haut de la région avec ses 196 mètres. J’y fais ma pause déjeuner, dernier repas d’un condamné à quitter le pays le plus merveilleux au monde.
Je pousse la sono à fond sur la route qui me mène à l’aéroport, dernier moment avec ma titine. Imaginer faire la NZ sans un véhicule, c’est possible mais en étant très limité dans ses déplacements. J’ai parcouru plus de 5500 kilomètres en 4 semaines, ce qui n’aurait pas été possible sans être motorisé. J’ai la bonne surprise (ironique bien sûr) d’apprendre que je dois avancer la réparation du pare-brise qui est fissuré. En effet, mon assurance n’est pas celle de la compagnie, mais celle de l’intermédiaire (fichues petites lignes qu’on ne lit jamais).
Mes derniers instants à l’aéroport d’Auckland sont donc utilisés pour constituer le dossier auprès de l’assureur en espérant me faire rembourser les 340$ que j’ai dû avancer. Enfin, il est temps de me tourner vers l’Amérique du Sud, mon prochain terrain de jeu jusqu’à fin juillet. Mais avant, étape sur l’île de Pâques ! Il fallait au moins ça pour m’aider à passer ma tristesse de quitter la Nouvelle-Zélande. La suite dans le prochain article…
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