3 jour dans la péninsule de Guajira !
05/03/20 : L’hôtel Laguna Salá (58 800 COP la nuit en dortoir) récemment construit détonne par rapport aux établissements fréquentés jusqu’à présent. Le restaurant n’est pas formidable, mais le reste des prestations de très bon niveau. L’autre avantage de cet hôtel est son emplacement à quelques mètres du bureau d’Expotur, l’agence avec laquelle nous avons fait le trek de la Ciudad Perdida (voir l’article ici). Le rabais de 10% nous permet d’avoir un tarif intéressant pour cette excursion de trois jours aux confins de la péninsule de Guajira (495000 COP par personne).
Deux 4×4 vont former le convoi pour transporter les 8 touristes présents ce matin. Nous partagerons le nôtre avec un canadien et une colombienne. L’autre véhicule est occupé par un couple d’allemands et deux amies autrichiennes. Nous quittons Riohacha vers 09h00 du matin en direction de Manaure, 1ère étape de notre périple. Manaure constitue le plus grand complexe de sel de Colombie. La visite guidée est réduite à sa plus simple expression, un jeune du coin nous explique en quelques minutes le processus d’extraction du sel. Nous déambulons sur le site une trentaine de minutes avant de repartir.
Les paysages désertiques tranchent avec tout ce que nous avons pu voir jusqu’à présent. Nous faisons route vers Uribia, la plus grande ville de la péninsule. Le vent souffle très fort charriant une quantité phénoménale de déchets. Ils terminent le plus souvent leur vol dans les branches des arbustes les faisant ressembler à des sapins de Noël post-apocalyptiques ! La pauvreté endémique dans la péninsule de Guajira en fait l’un des territoires les plus pauvres de Colombie. L’arrêt à Uribia est de courte durée, juste le temps de faire le plein de carburant et d’eau.
La destination du jour est Cabo de la Vela, un village de pêcheurs qui compte 1500 habitants. Il n’y a que 65 kms entre Uribia et le village, mais il faut près de 2 heures pour s’y rendre, j’ai l’impression d’être dans un raid aventure. La Rancheria Utta où nous allons passer la nuit est un peu excentrée du village. Ce sera dans des hamacs que nous allons dormir les deux prochaines nuits. Il est possible de dormir dans des huttes pour un supplément de 50 000 COP par nuit. Dès le déjeuner terminé, nous filons vers le Pílon de Azúcar, une colline qui surplombe les environs du haut de ses 100m. La Virgen de Fátima monte la garde à son sommet.
Nous descendons ensuite à la Playa del Pílon considérée comme la plus belle plage de Cabo. Les grosses vagues qui arrivent avec fracas pour se briser sur le rivage nous procurent de bonnes sensations, nous retombons en enfance l’espace d’un instant ! Après une heure de farniente, direction le cap et son phare. Un sentier permet de sillonner les environs et d’accéder à des points de vue intéressants. Une bière fraiche n’est pas de refus, nous la buvons en contemplant l’horizon en compagnie des deux autrichiennes. Tous les touristes se pressent sur la pointe proche du phare pour admirer le coucher de soleil qui n’a rien d’extraordinaire.
Nous partageons le repas avec les allemands et les autrichiennes, notre binôme n’ayant pas l’air de souhaiter se sociabiliser. Mon anglais s’améliore de jour en jour contrairement à mon espagnol qui fait du sur place. Je n’ai pas le courage d’aller prendre une douche ce soir, ça attendra demain. Le hamac est plutôt confortable, la nuit devrait être correcte !
Cap au Nord vers Punta Gallinas
06/03/20 : La nuit s’est finalement révélée très fraiche en raison du vent qui souffle sans répit. La douche est assez rudimentaire, il faut se contenter d’un sceau d’eau. Aujourd’hui, plus de 100 kms de piste nous attendent pour rallier Punta Gallinas, l’extrémité septentrionale de l’Amérique du Sud. Nous longeons la bordure Est de la Bahía Hondita, une baie émeraude entourée de falaises de couleur ocre. Une tempête de sable nous encercle un court instant réduisant la visibilité à peau de chagrin, je me croirais presque dans le rallye Paris-Dakar.
Nous sommes sans cesse arrêtés par des enfants qui tiennent des barrages à l’aide de cordes nous rappelant la misère qui sévit ici. La communauté des Wayùu, peuple semi-nomade disséminé parmi les cactus, vit dans un dénouement le plus total. Les chauffeurs leur donnent surtout des poches d’eau, une denrée rare sur cette terre aride ! Après deux bonnes heures de route, nous faisons une halte aux dunes de Taroa hautes de 60m, un lieu idéal pour essayer une descente en luge. Ce n’est pas très concluant me concernant !
L’étape suivante est le phare de Punta Gallinas. Globalement, les phares de Colombie ne sont pas de taille à rivaliser avec ceux des littoraux français. Un panneau et une construction en ciment décrépi marquent l’emplacement du lieu. Une multitude de cairns sont alignés le long du rivage. Nous ne nous attardons pas, direction l’hôtel restaurant Luz Mila, notre lieu de villégiature jusqu’à demain. Piwi et moi nous faisons plaisir ce midi, nous prenons de la langouste (25000 COP par personne) qui s’avère être délicieuse.
L’après-midi est ponctué par une agréable balade en bateau pour découvrir les environs. Je suis étonné de la présence de mangrove compte-tenu des conditions climatiques très arides. Nous débarquons à deux reprises pour rejoindre un belvédère puis la plage Aguja afin d’assister au coucher de soleil aussi décevant que la veille. La nuit en hamac est encore plus fraiche qu’hier, la faute au manque d’abris. Enfin, c’est aussi ce que nous sommes venus chercher ici, du dépaysement !
Une route sans fin !
07/03/20 : Nous allons enchainer les heures de transport aujourd’hui, nous avons décidé de rallier Carthagène dès ce soir. Le sort ne joue pas en notre faveur, notre chauffeur s’ensable peu de temps après avoir quitté l’hôtel, rapidement imité par un autre 4×4. Les villageois des environs viennent à notre rescousse pour pousser la voiture. Même Musclor, le canadien que j’ai surnommé ainsi vu qu’il passe son temps torse-nu à exhiber ses muscles, vient nous donner un coup de main. Nous faisons une halte à mi-chemin pour admirer une dernière fois la Bahía Hondita.
Une pause déjeuner à Uribia et nous sommes de retour à Riohacha en début d’après-midi. Nous rejoignons rapidement le terminal de bus puis filons vers Carthagène (40 000 COP le trajet). Après 8 heures de trajet, nous sommes enfin rendus à destination. Nous sautons dans un taxi pour Getsemani (15000 COP), le quartier bohème situé à proximité du centre historique. Le chauffeur a le plus grand mal à trouver notre hôtel, le Casa del Pozo (40000 COP la nuit en dortoir). L’ambiance du quartier fait penser à la Havane avec sa musique omniprésente et ses bars de rue improvisés. Je sens que cette ville va me plaire !
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