Un départ matinal pour Rurrenabaque !
01/07/17 : Après l’ascension du Huayna Potosi, une grasse matinée n’aurait pas été de trop, mais l’aventure n’attend pas ! Réveil dès 5h30 pour se rendre à l’aéroport, notre avion partant à 7h30. Nous avons privilégié ce mode de transport en raison de la dangerosité de la route et du temps nécessaire pour rallier Rurrenabaque (20 heures en bus versus 45 minutes en avion). Il faut compter environ 170€ le billet aller/retour avec la compagnie Amaszonas.
Notre avion est un petit coucou bimoteur qui donne l’impression de partir dans une contrée perdue. En l’occurrence, nous partons à Rurrenabaque, petite ville du Nord de la Bolivie bordée par le fleuve Beni, un affluent de l’Amazone. Cette ville est le point de départ pour les excursions dans le parc national Madidi. Ce parc est une réserve incroyable de biodiversité, où plus de 3000 espèces de faune et de flore vivent en parfaite harmonie. Autant dire que nous avons hâte d’y être !
Nous sommes récupérés à l’arrivée par une personne de Mashaquipe, l’agence que nous avons choisie pour notre excursion dans la jungle bolivienne. Au regard des témoignages que j’ai pu lire sur ces expéditions, mieux vaut choisir une agence réputée sous peine de vivre des mésaventures. Mashaquipe fat partie des plus onéreuses, mais aussi des plus reconnues pour la qualité des campements et le professionnalisme des guides. Le tarif pour 3 nuits dans la jungle et 2 nuits dans la pampa s’élève à 360€.
C’est Juan, un indien d’une communauté indigène du parc Madidi, qui sera notre guide pour les 5 prochains jours. Pas de temps à perdre, nous partons rapidement en direction du fleuve Beni pour embarquer sur notre pirogue. Un couple d’australiennes sera de la partie pendant les 5 jours de notre périple. La couleur marron de l’eau et les habitations spartiates situées au bord du fleuve me rappellent des paysages vus en Asie. On se croirait sur le Mékong !
Après une heure de trajet, nous arrivons à notre 1ère halte, le village Villa Allira. Notre guide Juan est originaire de cette communauté indigène et prend donc les devants pour faire un coucou à sa famille. Nous suivons un autre local jusqu’à un pressoir à canne à sucre. Même si ça semble avant tout destiné aux touristes, nous nous prêtons bien volontiers à cette initiation au pressage de la canne. Le jus de canne frais, c’est plutôt savoureux !
Environ une heure après notre arrivée, nous reprenons le chemin du campement principal de Mashaquipe au milieu de la jungle. Je me rends compte après coup que je n’ai pas fait de photos du campement, mais il est juste génial. Autre point qui justifie le prix payé : les repas. On mange très bien et beaucoup avec cette agence ! Une fois le repas englouti, on a même le droit à un temps pour la sieste avant de se lancer dans le monde luxuriant de la jungle amazonienne.
L’après-midi est dédié à la découverte des plantes de la forêt et de leurs vertus médicinales. C’est fou tout ce qu’on peut y trouver, une pharmacie à ciel ouvert ! Enfin, je suppose que bon nombre d’amérindiens ont connu un triste sort avant de découvrir les effets de telle ou telle plante. Juan s’arrête toutes les 5 minutes pour nous montrer des lianes particulières comme l’arbre à pénis dont les racines ont une forme qui ressemble au sexe de l’homme, ou encore des lianes remplies d’eau potable, très utile si vous vous perdez dans la jungle !
Nous faisons également connaissance des fourmis 24 heures (également appelées fourmis balle de fusil) en raison de la durée de la douleur ressentie suite à une piqure. Je suis impressionné par leur agressivité ! Juan titille avec une brindille l’entrée de la fourmilière à peine 1 seconde et déjà des fourmis soldats attaquent férocement le bout de bois. Plusieurs populations indigènes d’Amazonie l’utilisent comme rite initiatique, l’enfant devant résister de façon stoïque à la douleur. Sympa le passage à l’âge adulte !
Les bruits qui nous entourent sont fascinants, on a vraiment l’impression que la forêt est vivante par rapport à nos forêts européennes. Nous poursuivons notre ballade ponctuée de haltes instructives. Juan incise le tronc d’un arbre pour en retirer un morceau d’écorce. On y découvre un liquide rouge sang utilisé pour teindre les vêtements. Décidément, la jungle regorge de bien des trésors. Peu après, le sentier débouche sur un point de vue panoramique sur la forêt.
Sur le chemin du retour, nous avons droit à un passage sur un tronc, sans doute pour donner un côté aventurier à notre marche. Quelques arbres gigantesques ou encore des fruits à portée de main nous rappellent le caractère luxuriant de la forêt. Le retour au campement se fait vers 18h00.
Le temps de prendre une douche froide et c’est l’heure de l’apéro. Nous offrons une bière à Juan qui ne se fait pas prier pour l’accepter. Après un nouveau repas copieux, il est grand temps d’aller se poser dans notre bungalow. On a même l’électricité, le grand luxe.
Incursion au cœur de la jungle !
02/07/17 : Aujourd’hui, nous partons en direction d’un autre campement plus sommaire situé à environ 3 heures de marche. Cette balade matinale est plutôt agréable et je suis étonné de ne pas être plus attaqué par des insectes. Juan est sans cesse sur le qui-vive, guettant les bruits de la forêt pour nous avertir de la présence d’un singe ou de toute autre espèce digne d’intérêt. Malheureusement, et c’est le côté un peu frustrant de la jungle, la densité des feuillages limite fortement le champ de vision.
Nous arrivons au campement un peu avant midi. Il est en effet plus rudimentaire, on dormira à l’ancienne cette nuit, séparés de la jungle par une simple moustiquaire. Le cuisinier s’affaire déjà aux fourneaux pour préparer le déjeuner. En attendant, on en profite pour faire le tour du campement et prendre quelques clichés de jolis papillons.
Une fois n’est pas coutume, une sieste nous attend après le repas suivie d’une balade digestive. Là encore, nous revenons bredouille de notre randonnée dans la jungle. Un autre groupe est arrivé au campement dont fait partie un québécois rencontré dans l’avion 2 jours plus tôt. Il es également composé d’un australien, d’une suisse et d’une américaine. J’ai l’impression que nos comparses australiennes ne sont pas mécontentes de pouvoir échanger avec des anglophones ! On a encore des progrès à faire de ce côté-là…
La nuit tombée, nous partons avec Juan faire une marche nocturne, de nombreuses espèces sortant uniquement la nuit. A part une grosse araignée, rien d’incroyable à se mettre sous la dent ! Peu de temps après le retour, je pars me glisser dans mon sac de couchage. Je me laisse bercer par les chants de la jungle qui donnent un caractère enchanteur à cet instant.
Tel Robin Crusoé sur le fleuve Beni
03/07/17 : Un programme du jour dédié à la randonnée et surtout à la navigation. Mais avant, direction un lieu privilégié pour observer les aras rouges, l’espèce de perroquet la plus grande de la jungle avec une taille pouvant atteindre entre 30 et 90 centimètres. La chance est au rendez-vous cette fois-ci, nous en apercevons deux à travers la végétation. C’est dans ce genre de situation qu’un zoom s’avère nécessaire. Là aussi, un panorama grandiose sur la jungle s’offre à nous !
Nous faisons ensuite cap vers le fleuve Beni où nous attend l’attraction du jour : la construction d’un radeau. Les rondins de bois sont déjà prédisposés sur la berge, on sent que c’est bien rodé. Nous commençons à assembler les rondins à l’aide de cordage. On se fait littéralement dévorer par des insectes particulièrement voraces. Heureusement, il est temps de partir ! L’une des australiennes a peur de l’eau, c’est donc à 4 que nous nous élançons sur le fleuve.
Environ une heure de navigation est nécessaire pour arriver à bon port. Le trajet est ponctué de quelques rapides qui apportent une touche amusante à ce périple. Ensuite, la journée est dédiée à un repos bien mérité. Encore un diner succulent avant notre dernière nuit dans la jungle. Demain, nous retournons à Rurrenabaque pour prendre une voiture qui va nous mener à notre prochaine étape : la pampa !
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