Katmandou-Ngadi (800m) : en route pour les Annapurnas !
20/01/17 : Réveil matinal aujourd’hui pour le début du trek autour des Annapurnas, je suis debout dès 05h15 pour un départ prévu à 06h00. Ummat et sa femme ne sont toujours pas levés lorsque je descends pour le petit déjeuner. Ils sont rapidement tirés de leur sommeil par le bruit de la sonnerie du portail. Mon guide Pushpal est matinal ! Peu après, nous prenons la direction de la gare routière. Nous partons à Bhulbhule, un petit village à partir duquel nous commencerons notre marche. Shiva nous rejoint directement devant le bus, ça y est l’équipe est au complet !
L’excitation de partir pour 16 jours de trek a pris le pas sur l’appréhension, et j’ai déjà hâte de découvrir les paysages montagneux du parc des Annapurnas. Mais avant ça, plus de 10 heures de bus nous attendent et autant vous dire que les bus locaux ne sont pas réputés pour leur ponctualité, ni pour leur confort. Nous mettrons plus d’une heure à sortir de Katmandou. En effet, les bus locaux au Népal partent quasiment à vide et récupèrent des passagers sur la route. Pour cela, un duo de jeunes népalais s’époumone afin de haranguer les potentiels voyageurs en attente de départ.
C’est l’un des moments que j’ai trouvé le plus dépaysant depuis mon arrivée au Népal. Au final, le bus affiche complet et j’ai à côté de moi une népalaise hindouiste qui a l’amabilité de m’offrir des clémentines pendant le trajet. Ce n’est pas en France que ça me serait arrivé ! A mi-parcours, un chanteur vient égayer le voyage au son de son saranghi, une guitare traditionnelle à trois cordes.
Après 10 heures de bus, nous voici arrivés à Bhulbhule, aux portes du parc des Annapurnas. Nous avons le droit d’assister à une bagarre entre le chauffeur de bus et son équipier pour des raisons inconnues, puis nous partons pour une heure de marche sur une route poussiéreuse sans intérêt jusqu’au village de Ngadi où nous passerons la nuit.
Ngadi-Jagat (1300m) :
21/01/17 : La 1ère « vraie » journée de trek des Annapurnas commence sous un soleil radieux. La nuit a été courte en raison du froid, ce sera ma dernière nuit sans pull et legging. Après un solide petit déjeuner, nous partons de Ngadi direction Jagat. Cette étape ne présente pas de difficulté avec moins de 400 mètres de dénivelé à grimper. Nous traversons de beaux paysages de rizières, de champs en terrasses et de villages traditionnels népalais.
Le soleil chauffe fort dès 10 heures du matin et rend la balade très agréable. Nous nous arrêtons à Ghermu pour le repas du midi, puis reprenons la route jusqu’à Jagat où nous arrivons sans encombre en milieu d’après-midi. J’en profite pour faire une lessive, 1ère utilisation du sac à lessive Srubba sous les yeux amusés de Pushpal. Ce n’est pas complètement rôdé, mais ça me permettra d’avoir des vêtements propres pour les prochains jours.
Jagat-Dharapani (1860m) :
22/01/17 : Après une 1ère étape d’observation, on monte en intensité avec 560 mètres de dénivelé positif, ça rigole moins ! Dès le passage du village de Chamje, on rejoint le village de Tal par une montée raide en changeant de rive, avec la rivière en toile de fond qui s’étale entre d’immenses falaises.
Nous y faisons halte pour déjeuner avant de poursuivre vers Dharapani le long d’une gorge profonde entourée de superbes paysages. Nous sommes à présent sur le territoire des turungs, une minorité ethnique proche des sherpas de confession bouddhiste. C’est pendant cette étape que j’ai pu apercevoir les premiers stupas et moulins à prière.
Dharapani-Chame (2670m) :
23/01/17 : Enfin une vraie journée de marche, plus de 800 mètres de montée ! On attaque rapidement par un escalier très raide pendant près de deux heures. Je suis étonnamment en forme et répond positivement à chaque fois que Pushpal propose un raccourci (mon beau frère aurait été fier de moi). Et comme toujours au Népal, un effort est récompensé par un point de vue fabuleux. En effet, le Manaslu (8163 mètres d’altitude) se dresse majestueusement en arrière-plan, mais la distance ne laisse pas présager qu’il s’agit d’un sommet de plus de 8000 mètres.
Peu de temps après, nous arrivons au village de Timang où j’ai le plaisir de manger sur un toit terrasse au soleil avec vue sur le Manaslu. Je n’ai toujours pas croisé un seul occidental, et au final ce n’est pas plus mal ! L’après-midi va être aussi enchanteresque avec des paysages toujours dominés par le Manaslu, notamment au village de Thanchok.
Nous croisons un homme qui traverse un pont suspendu avec un chargement de bois sur le dos. Je n’arrive pas à mesurer le poids de sa cargaison, mais ça semble assez lourd. Mes guides échangent avec lui et finissent par me dire qu’il a 70 ans. Vous imaginez la vie de labeur de ces gens, de la plus tendre enfance jusqu’à leur dernier souffle. Cela donne envie de relativiser les petits tracas de nos vies somme toute assez confortables. Je lui demande si je peux le photographier et il accepte avec un grand sourire.
Cette rencontre fort sympathique a été suivi d’une claque magistrale. A la sortie d’un virage, je tombe nez-à-nez (au sens figuré bien sûr) avec l’Annapurna 2, un sommet de 7900 mètres duquel se dégage une force somptueuse. Je reste sans voix puis peste contre mon appareil photo qui galère à faire une mise au point digne de l’objet en ligne de mire.
Cette après-midi se finit par le village de Khoto (résine en népalais) avant d’arriver à Chame. Ce soir, c’est grand luxe, il y a un poêle dans la pièce commune. Je ne le quitterai plus jusqu’au coucher, d’autant plus que toute la famille du lodge s’y est réunie me permettant de partager un moment privilégié avec des locaux. Ce n’est qu’en montant dans ma chambre que je me rends compte qu’elle est située juste au-dessus du poêle. Pas terrible l’odeur de fumée pour s’endormir !
Tour des Annapurnas : Chame-Pisang (3200m)
24/01/17 : Cette étape démarre par une montée dans de très beaux paysages alpins, puis la vallée s’élargit sur le pays de Manang, vaste plateau où se blottissent de petits villages tibétains. Deux possibilités s’offrent aux visiteurs d’un jour : aller à Lower Pisang ou emprunter un chemin plus tortueux vers Upper Pisang. Nous avons opté pour la 2ème possibilité qui permet notamment de visiter un superbe monastère et surtout de profiter d’une vue magnifique sur l’Annapurna 2 !
Le lodge où nous avons posé nos affaires à Pisang dispose d’une terrasse qui permet d’avoir un panorama grandiose sur la montagne. Après une pause thé (j’en jamais bu autant qu’au Népal), nous partons à la découverte du village et du monastère.
Comme chaque soir, le repas est servi vers 18h45, ce qui est relativement tôt, mais nous avons des circonstances atténuantes : les népalais ne sont pas des couche tard, les journées de marche au grand air sont fatigantes et surtout les nuits commencent à être très fraiches, ce qui milite pour aller se blottir dans son sac de couchage dès que possible ! Demain, je vais découvrir d’autres sommets de la chaine des Annapurnas, cette perspective me ravit !
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